A une semaine du G20, Angela Merkel et Barack Obama s'opposent toujours sur la stratégie à adopter pour sortir de la crise économique. La chancelière allemande estime que l'heure est à la consolidation des finances publiques et non plus aux programmes de relance anti-crise, tandis que le président américain se dit favorable à des plans de relance rapides. Au G20 fin juin à Toronto (Canada), "nous allons discuter pour savoir quand sortir de la phase des programmes de conjoncture pour passer à une consolidation durable des budgets - ce qui est selon les participants européens, et tout particulièrement selon l'Allemagne, urgemment nécessaire", a déclaré samedi Mme Merkel, dans un message vidéo qui prend le contrepied du président américain Barack. Dans une lettre aux chefs d'Etat et de gouvernement du G20, publiée vendredi, Barack Obama avait en effet plaidé pour que la relance ne tarde pas trop. "Nous devons être souples pour ajuster le rythme de la consolidation et apprendre des erreurs commises par le passé, quand les mesures de relance avaient été retirées trop vite", a-t-il estimé. Les plans de rigueur annoncés en Europe ont suscité des critiques aux Etats-Unis. Certains économistes craignent qu'ils étouffent la demande et nuisent à la croissance mondiale. Washington s'inquiète en particulier de l'orthodoxie budgétaire prônée par l'Allemagne, première économie européenne. Pour sa part, le Premier ministre canadien Stephen Harper a déclaré vendredi que l'objectif prioritaire des leaders du G20 devait être d'encourager la croissance économique et la promotion de la création d'emploi. Dans une lettre adressée aux leaders du G20, Harper a déclaré que le stimulus fiscal était nécessaire car "nous ne sommes pas encore sortis de la crise" , alors que " le redressement de la demande domestique n'est pas encore assuré dans les pays du G20 et que de nouveaux risques ont fait leur apparition". Le Canada abritera le sommet du G20 les 26 et 27 juin à Toronto. Il a ajouté que les pays développés devaient "poursuivre dans la voie de l'adoption de stimulus fiscaux" et faire comprendre que "si leur plan de stimulus expire, il se focaliseront sur leurs foyers fiscaux", ce qui requiert des plans crédibles de consolidation fiscale.