Le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, a mis en garde, hier, contre la campagne de dénigrement qui vise les produits d'origine asiatique. Le ministre a, en effet, indiqué qu'en critiquant les produits asiatiques l'objectif est de manipuler l'opinion et les consommateurs afin de garantir la suprématie des produits d'origine européenne sur le marché algérien. Dans ses réponses aux questions des députés dans le cadre des débats autour du projet de loi portant sur la protection du consommateur et la répression des fraudes, M. Djaâboub est revenu sur plusieurs préoccupations, notamment celles relatives à la contrefaçon, l'adhésion de l'Algérie à la zone arabe de libre-échange et la question des produits israéliens trouvés sur le marché national, selon certains députés. Pour ce qui est de la contrefaçon, le ministre a fustigé certaines voix qui critiquent les produits asiatiques, notamment chinois. "Je refuse que l'on devient des caisses de résonance pour les pays européens qui veulent garder le monopole sur le marché algérien", a-t- il dit, avant d'affirmer que la politique économique de l'Algérie est axée sur le principe de concurrence loyale et "que le meilleur gagne". Dans ce cadre, il a ajouté que les prix des produits européens sont quatre fois plus élevés que ceux des produits asiatiques. Selon le ministre, il y a une campagne de dénigrement contre les produits asiatiques. Pour lui, il faudrait garder à l'esprit que "les Européens eux, mêmes fabriquent en Asie". Pour ce qui est de l'accord d'association avec l'UE, il a indiqué qu'il n'y a pas eu de problèmes avec l'UE, ajoutant que 57% des échanges commerciaux algériens se font avec l'Union européenne. "Aucune relation directe ou indirecte avec Israël" S'agissant d'une probable relation avec Israël , il a indiqué que l'Algérie n'a aucune relation avec Israël que ce soit par voie directe ou indirecte, import ou export. Il y a lieu de souligner, dans ce cadre, qu'un député a soulevé le fait qu'il y a eu des exportations de cuivre et de moutons vers Israël. A ce titre, le ministre a rappelé que le gouvernement a réglementé l'activité de l'exportation des déchets ferreux et non ferreux, en mettant en place un cahier des charges depuis une année. Et pour ce qui est de l'exportation d'ovins vers Israël, il a souligné que si par voie de contrebande, une infime partie du cheptel ovin est introduite en Tunisie pour aller vers Israël, c'est possible mais dire qu'il y a "un courrant d'exportation vers Israël, c'est totalement faux et je dément toute info de ce genre". Une liste des produits interdits d'entrée sera préparée Evoquant la question de l'adhésion de l'Algérie à la zone arabe de libre échange, critiquée par les opérateurs économiques, le ministre a assuré que celle-ci ne touchera pas aux intérêts des opérateurs algériens. Dans ce sens, il a annoncé que dans le cadre de l'article 15 de cet accord, l'Algérie va préparer une liste des produits interdits d'entrée au marché algérien. Et à ce titre, le département du commerce va lancer une large concertation avec les opérateurs économiques et les chambres de commerces ainsi que tous les concernés. En outre, l'Algérie a le droit de plafonner ou arrêter pour une période l'entrée des marchandises arabes sur le marché algérien. Dans le cadre de la protection de l'économie nationale, le ministre a précisé que l'Algérie a exclu des avantages inclus dans le cadre de l'accord sur la zone arabe de libre-échange les marchandises fabriquées dans les zones franches et ainsi que les actions de transaction triangulaires. Par ailleurs, le ministre n'a pas manqué de revenir sur le processus d'adhésion de l'Algérie à la zone arabe de libre-échange, entamé depuis 1996, suivie de la signature du décret présidentiel, en 2004, relatif à cette adhésion et publié dans le Journal officiel. A ce titre, il s'est interrogé sur le fait que certains opérateurs disent ignorer cette adhésion, dont la décision a été annoncée par le président de la République à Riyad. Il ajoutera qu'une fois que le président a pris la décision, le ministère du Commerce n'a qu'à appliquer les procédures et c'est ce qui a été fait, ajoutant que maintenant l'Algérie est membre officiel de cette zone. Dans ce sens, il s'est remis aux opérateurs en s'interrogeant "est-ce que le fabriquant algérien n'est pas en mesure d'être concurrent, pourquoi ne pas se remettre en cause" a t-il dit. Il rappellera aussi que les échanges inter- arabes sont estimés à un taux de 2% de l'ensemble de leurs échanges commerciaux. Revenant aux questions relatives au contrôle et au marché parallèle, il a indiqué que son département s'apprête à augmenter le nombre des agents de contrôle à 10.000 agents. Et pour ce qui est de l'informel, il a souligné que cette question relève de tout un système et pas du seul ministère du Commerce. Toutefois, il a annoncé l'ouverture, dans un futur proche, de marchés de gros, couverts et d'abattoirs. Enfin, pour le ministre du Commerce la meilleure façon de garantir la qualité c'est bien la concurrence qui casse le monopole car selon lui, "le citoyen est otage du monopole". Nacera C.