Le comité gouvernemental est convoqué à une réunion qui se tiendra au courant de cette semaine, pour évaluer le processus de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC et l'accord d'association avec l'Union européenne. C'est qu'a fait savoir El Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce, lors de son intervention, jeudi dernier, dans une émission de la Chaîne III de la Radio nationale. Cette réunion interviendra, selon M. Djaâboub, pour apporter des réponses aux dernières questions adressées par l'UE et les USA dans le cadre du processus d'adhésion de l'Algérie l'OMC. "Le comité gouvernemental va se réunir la semaine prochaine pour décider des suites aux questions qui nous ont été adressées par les USA et l'UE", a déclaré le ministre. Notons que l'intervention du ministre fait suite au lancement du programme de mise en œuvre de l'accord d'association avec l'UE P3A. A l'occasion, nombre d'experts ont averti des déséquilibres dans les échanges commerciaux entre l'Algérie et l'UE. "L'Algérie est perdante sur tous les plans… pour un dollars exporté le pays importe 20 dollars" ont-il expliqué. Une conclusion que ne partage pas le ministre du Commerce, pour qui l'accord d'association avec l'Union européenne ne constitue aucun danger pour l'économie nationale. Pour corroborer ses dires, le ministre a dressé un bref bilan de l'évolution de l'économie depuis la mise en œuvre de l'accord d'association. Depuis la mise en œuvre de cet accord "la part de marché occupée par l'Union européenne est la même et les importations ont augmenté d'une façon ordinaire. Bien au contraire, ce sont les produits asiatiques qui ont pris de la place au détriment des produits de l'Union", a-t-il expliqué. Quant à l'impact de l'accord sur les entreprises locales, l'invité de la Chaîne III a relevé que "contrairement aux annonces des spécialistes qui prédisaient qu'en 2005 l'Algérie allait couler… aucune entreprise à ma connaissance n'a mis la clé sous le paillasson". Pour lui, la cause du déséquilibre s'explique par la faiblesse des exportations qui n'ont pas suivi l'évolution constante des importations. La cause ? Le ministre renvoie cette situation à l'incapacité du produit national à se positionner sur le marché mondial. "La faute incombe à l'outil de production national industriel et agricole qui est dirigé vers la satisfaction du marché national… jusqu'à l'heure actuelle nous n'avons pas de produit à mettre sur le marché international, donc c'est notre faute si nous ne sommes pas capables de produire un bien exportable et compétitif". Néanmoins, M. Djaâboub a reconnu que l'accord d'association avec l'UE est entaché de certains manquements. Pour compenser ces désavantages, il a assuré qu'"en janvier 2010 un rendez-vous est prévu pour passer en revue l'accord d'association avec l'Union européenne et essayer de corriger ce qu'il y a à corriger". Pour ce faire, le ministre a opté, cette fois-ci, pour la concertation avec les organisations patronales algériennes. En effet, une réunion d'évaluation est prévue dans les quinze jours entre le ministère du Commerce et le patronat. "La tenue de cette réunion avec les organisations patronales nationales a pour but de faire un audit et une expertise de l'accord d'association avec l'UE dans les détails et essayer d'aller avec le patronat afin de renégocier les closes de l'accord au mieux pour les intérêts de l'Algérie". Interrogé sur les avantages sur lesquelles cet accord a été conclu, le ministre a fait savoir que "l'UE s'est engagée à aider l'Algérie dans son adhésion à l'OMC". Sur ce plan "elle a complètement failli à son engagement", a avoué M. Djaâboub. Adhésion de l'Algérie à l'OMC Pour ce qui est de l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce, M. Djaâboub a indiqué que le comité gouvernemental qui va se réunir cette semaine aura, entre autres, tâches, de répondre aux questions de cette organisation internationale. "Les réponses seront étudiées par un comité gouvernemental la semaine prochaine et elles seront envoyées à Genève", a-t-il indiqué. Néanmoins, le ministre a laissé entendre que l'Algérie n'est nullement pressée par cette adhésion. "Si on répond par l'affirmative à toutes les requêtes des USA, on pourra adhérer demain à l'OMC. Mais nous préférons opter pour la prudence" a indiqué le ministre, avant d'ajouter que "ce n'est pas pour dire que mon enthousiasme à diminué mais au vue du changement de la donne mondiale, l'avènement de la crise financière, a plus ou moins atténué les ardeurs de ceux qui voulaient allait au plus vite à l'OMC". Car de l'avis du ministre du Commerce, l'adhésion de l'Algérie au sein de cette institution ne sera pas sans impact sur le pouvoir d'achat des citoyens et sur l'économie nationale. "De façon claire, il y a des questions qui vont se répercuter négativement sur le pouvoir d'achat des Algériens et sur la protection de la production nationale". A titre d'exemple, il citera la pression exercée par l'OMC par rapport à la taxe sur les boissons alcoolisées et à l'importation des véhicules usagés. Sur ces questions, l'Algérie ne compte pas céder. D'après lui "c'est une position légitime que nous allons toujours défendre et sur laquelle nous ne céderont pas". Car, ajoute le ministre, "même si certaines questions ont l'air d'être d'ordre technique, leur incidence sera lourde sur l'économie nationale". Pour se préparer aux prochains rounds de négociation le ministre compte organiser une rencontre avec le patronat. L'objectif fixé à cette réunion est de se concerter et débattre afin de démystifier le dossier OMC. 7 000 universitaires pour lutter contre la contrefaçon et les intoxications. Dans le sillage du programme de lutte contre la contrefaçon, "le gouvernement est décidé d'aller en guerre contre ce fléau", indiqué le ministre. Dans un premier temps, son département a ciblé la pièce de rechange automobile. Il explique que les buts escomptés par cette opération consistent à préserver la santé du citoyen et assurer sa sécurité, honorer les engagements de l'Algérie en matière de protection de la propriété industrielle et enfin combattre la concurrence déloyale à laquelle sont confrontés les concessionnaires. Pour mener à bien cette opération, le ministre a avancé que l'Algérie va "demander aux grands constructeurs et aux équipementiers à travers le monde de [lui] fournir des liste de leurs usines à travers le monde. Une fois que ces dernières sont recensées, il sera à charge de l'importateur de prouver que la pièce importée est provenue d'une usine d'origine". Par ailleurs, un ambitieux programme sera mis en œuvre dans les jours à venir. Ce programme, a-t-il dit, sera accompagné par des mesures pour faire barrage au développement du commerce informel. Pour cela, il va y avoir une coordination de réflexion avec le ministère de l'Habitat pour penser à la création en amont d'espaces commerciaux "afin de barrer la routes à l'installation du commerce informelle". Le ministère du Commerce prévoit également le recrutement de 7000 universitaires pour renforcer les brigades de contrôle installées au niveau des frontières et au niveau des marchés. Quant à la protection du consommateur, le département va lancer, au cours de cette semaine, "une campagne nationale de sensibilisation avec des rencontres régionales et des caravanes qui vont sillonner toute l'Algérie". Mebarek B.