La crise ayant laminé les banques et sérieusement affecté l'économie réelle, les banquiers centraux ne savent plus où donner de la tête. Selon le rapport de la Banque mondiale sur les perspectives économiques mondiales, la croissance dans les pays en développement devrait chuter et passer de 7,9 % en 2007 à 4,5 % cette année. La croissance de l'investissement dans le monde en développement ne devrait pas dépasser 3,5% en 2009, contre 13% en 2007, du fait du resserrement du crédit et d'une plus grande frilosité de la part des investisseurs. La croissance économique dans les pays développés (l'un des principaux moteurs de l'IDE ces dernières années) s'est considérablement ralentie depuis le quatrième trimestre de 2007. Il en est résulté un recul de 10 % des flux d'IDE en 2008 par rapport à 2007, comme l'a souligné la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced) dans son rapport sur l'investissement dans le monde en 2008. Dans ce sens la Miga (Agence multilatérale de promotion des investissements) veut jouer un rôle-clé pour aider les secteurs financiers paralysés par la crise à redémarrer " Nous voyons de plus en plus de projets, en particulier des projets complexes relatifs aux infrastructures, remis à plus tard parce que la mise en place des financements pose problème, ce qui entraîne une détérioration de la confiance à l'échelle mondiale ", explique James Bond, directeur des services opérationnels de la Miga. Il existe un risque réel que la confiance dans le marché tarde à se rétablir, ce qui pourrait entraîner d'importantes sorties nettes de capitaux étrangers, touchant de nombreuses économies. " Le déclin de l'investissement aura pour conséquence une baisse de la croissance. Les pays pauvres et à revenu intermédiaire ont besoin de notre aide pour limiter les effets négatifs et pour préparer la relance de leur économie ", ajoute M. Bond. Une crise de cette envergure exige une réponse énergique et coordonnée de la part de toutes les institutions concernées. Le groupe de la Banque mondiale utilise toutes ses ressources (financement, conseils, garanties, partenariats pour mobiliser l'assistance des autres acteurs, notamment) afin d'aider les pays à gérer cette crise et à en minimiser les effets. La Miga, l'une des principales institutions internationales soutenant les IDE dans les économies émergentes et en transition, possède des ressources uniques pour aider les pays à améliorer leur climat d'affaires et attirer les investisseurs de manière à permettre la poursuite d'un investissement favorable au développement. " Notre priorité dans cette période de turbulences est claire : il s'agit de contribuer à rétablir la confiance dans les marchés financiers et à donner au secteur privé les moyens de participer au développement des pays qui ont besoin d'aide ", déclare M. Bond. En effet, la Miga est intervenue rapidement pour soutenir les pays victimes de la crise. Le premier instrument de cette institution (assurance ou garanties contre les risques politiques) joue un rôle crucial pour améliorer le crédit lorsque le secteur financier mondial souffre d'un grave manque de confiance. L'année dernière, elle a émis plusieurs garanties pour soutenir les prêts aux banques d'Ukraine et de la Fédération de Russie. " Nous faisons le maximum pour soutenir les investisseurs ", affirme James Bond. " Nous nous réjouissons d'avoir pu intervenir rapidement pour aider les banques européennes à recapitaliser leurs filiales dans certains pays d'Europe de l'Est. " Face au fort resserrement des normes de crédit, renforcer le crédit grâce à une assurance contre les risques politiques émanant d'une institution appuyée par la Banque mondiale, qui bénéficie d'une notation AAA, ainsi que par les gouvernements de 173 pays membres, offre des avantages économiques significatifs aux banques, leur permettant de recapitaliser beaucoup plus facilement leurs filiales. " La Miga a un rôle essentiel à jouer, grâce à sa capacité à aider de cette manière les secteurs financiers paralysés à redémarrer, et à diffuser par ailleurs les pratiques les plus susceptibles de garantir le bon fonctionnement des secteurs privés ", explique M. Bond. " Elle peut ainsi contribuer considérablement à maintenir la stabilité des marchés financiers. " La Miga cherche également à fournir d'autres solutions créatives pour répondre aux besoins des investisseurs en matière de protection contre les risques, notamment après la crise financière. Synthèse Isma B.