L'armée israélienne a violemment bombardé Ghaza, touchant un complexe de l'ONU, un bâtiment de presse et un hôpital, suscitant une vague de condamnations dans le monde au 20e jour de son offensive dévastatrice qui a coûté la vie a près de 1 133 Palestiniens. Ces attaques sont survenues alors qu'une intense activité diplomatique était en cours pour arracher un accord de cessez-le feu dans les brèves délais. Le président de l'Assemblée générale de l'ONU, Miguel d'Escoto, a accusé jeudi Israël de violer le droit international dans son offensive dans la bande de Ghaza. Tandis que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, arrivé en Israël dans le cadre d'une tournée régionale, a estimé que les conditions étaient réunies pour que les combats cessent "maintenant", en jugeant "insupportable" le nombre des victimes palestiniennes. Trois employés de l'Unrwa, la principale agence de l'ONU d'aide aux réfugiés palestiniens, ont été blessés par des obus de chars qui ont endommagé son complexe. M. Ban s'est dit "scandalisé" par ce bombardement. L'incendie a ravagé des dizaines de tonnes d'aide humanitaire, a affirmé le porte-parole Adnane Abou Hasna, estimant les pertes à des dizaines de millions de dollars. Le Premier ministre britannique Gordon Brown a condamné ce bombardement "indéfendable" et "inacceptable" alors que le Commissaire européen à l'Aide humanitaire Louis Michel s'est dit "choqué" et "consterné". Les attaques israéliennes ont aussi touché un immeuble abritant les bureaux de plusieurs médias arabes et internationaux. Deux cameramen palestiniens de la télévision arabe d'Abou Dhabi ont été blessés. Un incendie s'est déclaré en outre à l'hôpital Al-Quds relevant du Croissant-Rouge palestinien, touché par des obus, provoquant des scènes de terreur dans l'établissement. Selon la Croix-Rouge internationale, des centaines de patients et de personnels médicaux sont en danger dans l'hôpital. Quelques heures plus tôt, les chars, appuyés par l'aviation, avaient avancé sur plusieurs centaines de mètres dans Tal Al-Hawa, un quartier périphérique de Ghaza-ville. Une colonne de blindés a pris position dans un parc public du centre du quartier, forçant des centaines de familles palestiniennes à fuir les lieux. Pendant la nuit, la bande de Ghaza avait été la cible de violents bombardements, les plus intenses depuis le début de l'offensive, selon des habitants. D'autre part, la bande de Ghaza a été déclarée zone sinistrée, compte tenu de la dégradation de la situation humanitaire et socioéconomique du fait de l'agression israélienne qui se poursuit pour la troisième semaine consécutive, a indiqué le directeur de l'Office palestinien des statistiques, Louaï Chabana. Dans un rapport sur la situation désastreuse qui règne dans la bande de Ghaza, M. Louaï a souligné que le nombre de pertes humaines dont des civils désarmés pour la plupart (y compris femmes et enfants) et les 26 000 Palestiniens réfugiés dans les camps d'urgence, les pertes économiques causées par la destruction partielle ou totale de 20 000 édifices et infrastructures de base ont atteint près de 1,4 milliard de dollars. Il a ajouté que près d'un million de Palestiniens sont privés d'électricité dans la bande de Ghaza où toutefois certaines parties sont alimentées à raison de 3 à 6 heures par jour. Nassim I.