Photo : S.Zoheir De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Le programme de gestion des déchets ménagers municipaux (PROGEDEM) est entré en vigueur depuis 2003 à Constantine, affirme la direction de l'environnement de wilaya. Initié par le ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, le PROGEDEM vise une meilleure prise en charge des détritus tout au long de leur itinéraire, depuis la collecte jusqu'à l'enfouissement et/ou au tri. «C'est un projet qui commence à porter ses fruits pour peu que les APC suivent à la lettre les directives», nous dit-on au service de l'environnement, affirmant que ce projet est porteur de beaucoup de postes d'emploi avec notamment l'implication du privé dans la gestion des ordures ménagères, en témoigne leur prise en charge à la nouvelle ville par des entreprises privées. Sous un autre angle, on soulève une autre problématique liée à la gestion des communes : la majorité des élus locaux ne sont pas des gestionnaires. Ils sont, dans la plupart du temps, mal outillés pour mener à bien leurs missions. A cet effet, les autorités locales ont, à plusieurs reprises, organisé des journées de formation à l'adresse des responsables des APC et même des cadres de la direction de l'environnement afin de les mettre au fait des dernières techniques en matière de recyclage, de collecte et de transformation des déchets. La wilaya s'est investie dans le domaine de la gérance des détritus, et même si les délais sont dépassés, Constantine s'est tout de même délestée d'une grande décharge publique, source de multiples pollutions depuis des lustres. Elle est implantée à quelques kilomètres de la municipalité d'Aïn Smara.La fermeture de cette décharge est intervenue avec la mise en service en mars dernier du centre d'enfouissement technique (CET) Bouhgarb dans la commune de Benbadis. Ce CET d'une capacité de 450 tonnes/jour, soit 16 500 t/an est destiné à enfouir les déchets ménagers en provenance des 6 communes du sud de la wilaya. Cela permet un allègement au niveau des différentes décharges et une bonne organisation dans la gestion des ordures solides et autres. Pour faciliter le transfert des déchets vers le CET «Bougharb», trois déchetteries sont en cours de réalisation à Oued El Had et El Kahira, en plus d'un centre de transfert dans la commune du Khroub. Actuellement, le centre est régi par une direction autonome (EPIC), mais sous la coupe de la direction de l'environnement. «On l'a équipé de tout. Le CET a été bien doté en équipements afin de faciliter le travail sur place. Les premières analyses des effluents ont été déjà effectuées», affirme-t-on auprès de la direction. Un autre CET est également en cours de réalisation dans la municipalité de Zighoud Youcef (Doghra). Avec une capacité est de 20 tonnes/jour, il est retenu pour l'enfouissement des déchets émanant des 6 communes. Le taux d'achèvement des travaux est estimé à 80%. Soulignons au passage que la durée de vie de ces deux centres est évaluée à plus de 25 ans. En parallèle, des décharges contrôlées existent au niveau d'El Mina, commune Messaoud Boudjeriou, qui reçoivent les déchets ménagers de deux municipalités, Ibn Ziad et Messaoud Boudjeriou avec une capacité de 20 t/j (7 300 t/an). La direction de l'environnement s'occupe également de la gestion des déchets industriels spéciaux qui dépassent les 650 tonnes, stocké annuellement. Le plus grand pollueur demeure les usines de mécaniques dont les déchets sont contrôlés et stockés. En matière de taxe payée par les ménages, la direction de l'environnement applique plusieurs types, dont la taxe sur l'activité dangereuse et polluante et la taxe sur l'enlèvement des ordures ménagères qui varie entre 500 et 700 dinars par an et s'applique aux commerçants et aux propriétaires de résidences. Les résidants d'habitations collectives ne sont pas concernés par cet impôt. Les sommes récupérées sont partagées entre les APC et la direction de l'environnement. Pour avoir le montant exact des taxes récoltées annuellement, nous nous sommes rapprochés de la direction de wilaya de l'environnement, mais ni le directeur ni son staff qui ne pouvait s'exprimer sans son aval, n'ont accepté de nous communiquer les chiffres. Même son de cloche chez les services d'hygiène de la commune de Constantine : «Le responsable est en mission avec la délégation partie il y a une semaine à Grenoble dans le cadre du jumelage entre les deux villes.» Cette attitude est devenue une tradition à Constantine où les services publics ferment leurs portes aux journalistes et refusent de communiquer la moindre information au motif que seuls les directeurs sont habilités à le faire ou donner le feu vert à leurs subordonnés pour répondre aux questions. Mais c'est là un autre débat… Cette bureaucratie qui impose un black-out sur l'information, ne devra pas éclipser le progrès réalisé à Constantine dans le domaine de l'application du PROGDEM. Il reste cependant à sensibiliser davantage la société civile à respecter les horaires de collecte et surtout lancer les projets restants pour mettre fin aux décharges sauvages.