Les inquiétudes de beaucoup de transformateurs et producteurs de lait en sachet à partir de la poudre de lait commencent à se dissiper après l'annonce de l'approvisionnement régulier en la matière par des lignes de crédit accordées à nombre de ces professionnels par la Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR). Les quatre milliards de dinars qui seront gérés par la banque publique BADR et la confédération des industriels et producteurs algériens (CIP) , viennent donc comme solution qu'à court terme. Cette dernière fournira les dossiers des producteurs touchés par la hausse des prix de la poudre de lait durant les mois de mars et avril derniers. L'opération d'indemnisation débutera rapidement, dès le dimanche 24 juin, selon la CIPA. Parmi les mesures retenues aussi par le gouvernement figure l'indemnisation des transformateurs locaux touchés par la hausse des prix. Le gouvernement a également décidé de continuer de subventionner le prix du lait pasteurisé vendu en sachet, pour le maintenir à 25 dinars. Les producteurs évaluent le prix réel du litre de lait pasteurisé à 38 dinars. Néanmoins, la problématique qui reste posée avec acuité pour l'Algérie, qui négocie son adhésion à l'OMC, est de savoir jusqu'à quand l'Etat continuera-t-il à soutenir ce produit ? Car, si le conflit ayant éclaté entre les transformateurs de lait et les pouvoirs publics à propos du prix de vente à appliquer à ce produit de large consommation a, finalement, été jugulé grâce à la décision des pouvoirs publics d'accorder une subvention directe aux industriels, la problématique demeure entière. C'est la raison pour laquelle tous les acteurs de la filière sont appelés à réfléchir à la meilleure manière de venir à bout des problèmes nés de la dépendance du marché national des fluctuations des cours internationaux. Cela ne peut se passer bien évidemment que par l'encouragement de la production locale de lait cru, ce qui ne pourrait être possible sans l'implication des investisseurs du secteur. Tous les présents à la réunion, organisée à Alger à l'initiative de la Confédération des industriels et producteurs algériens, s'étaient accordés sur la nécessité de jeter les bases d'un partenariat entre les deux branches, celle de la production et celle de la transformation du lait en Algérie. Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, par la voix de son secrétaire général Abdeslam Chelghoum, a, d'ailleurs, lancé un appel aux adhérents de l'organisation patronale pour leur "implication dans la production laitière". Un projet qu'a appuyé, à l'occasion le président de la Chambre nationale de l'agriculture, Cherif Ould El-Hocine, et le président de la Cipa. Ce partenariat est d'autant plus nécessaire que les cours internationaux de poudre de lait ne cessent de battre des records en la matière, atteignant actuellement les 7 000 dollars la tonne, alors qu'il y a quelques années elle valait 2 500 dollars. Pis encore, les stocks mondiaux en poudre de lait s'épuisent et une pénurie se profile à l'horizon sur le marché européen et australien. Autrement dit, les fluctuations des prix de la poudre de lait risquent de perdurer, et seules des solutions à long terme peuvent venir à bout de la crise qui secoue la filière lait.