Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, a réaffirmé, hier, à la clôture des journées parlementaires sur le rôle des Etats et leur intervention dans les économies, l'engagement de l'Etat algérien à jouer son rôle de régulateur et d'entrepreneur dans l'économie nationale, qui demeure toujours en transition. Tout en faisant la remarque que les économistes et les politiques sont là pour aider avec leurs réflexions et le reste c'est une affaire de pouvoir politique, il indiquera également que l'intervention de l'Etat est nécessaire à chaque fois qu'il y a crise. Cependant, cette intervention ne doit pas se faire à titre de contrôle et la régulation uniquement mais intervenir d'une manière directe en dépensant "s'il le faut" pour la croissance économique. Le ministre a ajouté, dans la même perspective, que la stratégie industrielle, conçue depuis près de trois ans par son département, a mis en évidence l'entreprise publique dans le cadre de l'effort global des pouvoirs publics visant à diversifier l'économie et les exportations en impliquant le secteur privé.Il est utile de noter que le ministre de l'Industrie soumettra au président de la République un rapport détaillé portant sur les différentes suggestions et visions évoquées lors de ce séminaire d'autant qu'un comité de suivi du déroulement de la crise financière et ses effets a été mis en place au niveau du gouvernement. Néanmoins, le ministre a soulevé quelques "lacunes" dans le rapport établi à l'occasion des deux journées organisées par l'Assemblée populaire nationale en collaboration avec le MIPI concernant "le rôle des Etats et leurs interventions dans les économies nationales". Il s'agit, selon lui, en premier, de la problématique du taux de change. "Nous avons actuellement deux écoles celle de dévaluation et celle de réévaluation sans aller plus loin parce que c'est un problème qui appartient aux autorités monétaires de faire les arbitrages nécessaires", a-t-il dit. En deuxième lieu, le ministre a soulevé le problème des ressources humaines. Car, selon lui, le problème du développement ne se base pas uniquement sur l'investissement même si c'est important "d'autant qu'on a de quoi le faire" mais l'immense problème sont les ressources humaines, le manque d'expertise capable d'apporter des solutions. En outre, il a souligné que "nous passons vers de nouveaux modes de production axés sur la compétitivité et la productivité et surtout le savoir et l'innovation". A ce titre, il a ajouté que le grand problème avec les accords d'association, est que les PME ne sont pas préparées. C'est à partir de ce constat qu'il faut penser une stratégie d'innovation. Le ministre a également soulevé le problème du financement de l'investissement sans un marché de capacité politique monétaire tout en prenant comme exemple la décision d'Obama relative à l'injection de 700 milliards de dollars pour la réalisation des infrastructures par des entreprises américaines, ce qui signifie la création d'emplois. Par ailleurs, il a conclu qu'il n'y a pas d'économie sans cohésion sociale avant d'ajouter que depuis 40 ans qu'il est économiste, il n'a jamais vu un pays vivre, en aussi "peu de temps", différentes crise. N. C.