Après les prémices d'une sortie de crise entre l'Ukraine et la Russie dans le conflit du gaz et le double cessez-le-feu d'Israël et du Hamas à Gaza, les cours du pétrole étaient en baisse hier sur un marché anticipant une baisse de la demande. Vers 11H00 GMT, le Brent de la mer du Nord pour livraison en mars cédait 1,07 dollar à 45,50 dollars sur l'InterContinental Exchange de Londres. A la même heure, le baril de "light sweet crude" pour livraison en février (dernier jour de cotation de ce contrat) perdait 1,09 dollar à 35,42 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Les analystes du cabinet John Hall ont estimé que "la crainte de voir la demande s'affaiblir devrait dominer cette semaine et renforcer le scénario d'un pétrole entre 40 et 45 dollars le baril en moyenne". Les prix du pétrole ont fortement reculé en quelques mois, après avoir atteint un sommet à 147 dollars le baril en juillet, alors que l'économie mondiale est entrée dans une phase de ralentissement. Dans ce contexte, les opérateurs s'interrogent sur l'ampleur et la durée du recul de la consommation d'or noir aux Etats-Unis, alors que la demande mondiale s'est contractée en 2008. Les opérateurs s'inquiètent et leur inquiétude est entretenue par le pessimisme de l'Agence internationale de l'énergie sur la demande pétrolière. L'Agence a abaissé, vendredi dernier, de 1 million de barils par jour ses prévisions de demande pour 2009. Elle table désormais sur une contraction comme en 2008. Ce serait la première fois depuis 26 ans qu'une baisse se prolonge sur deux ans, reflétant la dégradation de l'économie. Tout porte à croire donc que ni les efforts exceptionnels engagés par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour réduire son offre depuis septembre, ni l'éventualité de nouvelles baisses, ne semblent suffire à compenser les inquiétudes liées au déclin de la demande. L'Opep a déjà annoncé, depuis septembre, une baisse de 4,2 millions de barils par jour de sa production. L'Organisation pourrait, par ailleurs, procéder à une nouvelle baisse de sa production en mars à sa prochaine réunion à Vienne si les cours du brut restent à la baisse, avait déclaré, samedi à Alger, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil. "S'il y a une tendance de baisse au moment de notre réunion du 15 mars, je suis sûr que tout le monde serait d'accord pour effectuer une nouvelle baisse de la production de pétrole pour stabiliser les prix et les faire remonter plus tard", avait déclaré à la presse M. Khelil. De son côté, le président de l'Opep, l'angolais Botelho de Vasconcelos, a admis jeudi, à Luanda, la possibilité de procéder à plus de baisses des actuels niveaux de production de pétrole/jour, visant l'équilibre et la stabilité du marché pétrolier international. Pour Olivier Jakob, du cabinet Petromatrix, "l'attention va maintenant se concentrer sur la nouvelle administration américaine et sa capacité à prendre des mesures rapides pour donner des garanties aux marchés mondiaux" et soutenir les marchés d'action. Un rebond des marchés d'action pourrait aider les cours du pétrole à augmenter, car les Bourses ont été utilisées depuis plusieurs mois par les opérateurs comme jauge des perspectives de demande d'hydrocarbures. Yacine B.