Par Mohamed Latarech Obama a ordonné la fermeture de Guantanamo et de ses annexes. Quoi que l'on pense ou dise cela reste tout de même une bonne action à mettre au compte du nouveau président des Etats-Unis d'Amérique. Le recours à cette décision s'avère très sage. Vraisemblablement, le président Obama semble avoir l'intime conviction que l'une de ses priorités consiste en fait à remettre son pays sur le droit chemin. L'ordre de fermeture de ces prisons secrètes, ainsi que celle de Guantanamo et l'interdiction de la torture, remettent beaucoup de choses en question. Certes, cela contribuera à diminuer un tant soit peu, la brutalité et la terreur dans le monde, toutefois et sachant que les USA ne reconnaissent pas la compétence de la Cour pénale internationale, le sort des personnes non poursuivies et ne pouvant réintégrer leur pays au risque d'y être torturés ou exécutés constitue un sacré problème pour la nouvelle administration qui tente de redorer son blason. Car, même si les tribunaux spéciaux reconnaissent l'innocence des " suspects " en fin de procédure, ils ne pourront cependant pas poursuivre les USA pour torture, détention abusive, non-respect des droits fondamentaux, meurtres et enlèvements de proches et la liste est longue. Certains avanceront la formule onusienne, alors vaut mieux qu'ils sachent que tant que son siège se trouve sur le territoire américain, ils peuvent toujours attendre des solutions. C'est effectivement un problème qu'il ont créé, et ils doivent donc le résoudre eux-mêmes. Quant à la question des prisons secrètes éparpillées un peu partout dans le monde, mais plus particulièrement en Europe, cela risque de faire tache d'huile puisqu'il y va de la " complicité " et de la crédibilité de plus de 14 Etats européens ayant prêté main forte aux différentes agences de renseignement américains. La déception de leur opinion publique n'en sera que plus forte. Et d'ores et déjà des voix montent des tribunes de Bruxelles pour dénoncer le silence complice de certains gouvernants. Et puis, rien ne dit que ces prisons seront fermées définitivement. Une prison secrète de fermée, et dix autres, tout aussi secrètes, rouvertes. La CIA, la NSA et autres agences de sécurité ont maintes fois prouvé dans le passé qu'elles s'embarrassaient peu ou prou d'en référer à la Présidence et ce, pour agir dans le sens qu'elles estimaient le plus convenable.