Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a indiqué, jeudi, qu'une solution pour livrer du gaz à la Croatie a été trouvée. "On a trouvé les moyens de "swap" et maintenant il est question de discuter du volume à court et à long terme ainsi que du prix", a précisé M. Khelil à la presse en marge d'une séance plénière du Conseil de la nation consacrée aux questions orales.En effet, à défaut d'existence de gazoduc reliant l'Algérie et la Croatie, le "swap" qui, consiste à livrer à des pays qui, à leur tour livreront à la Croatie, constitue une alternative. Pour rappel, au moment où elle subissait les conséquences de la crise gazière entre la Russie et l'Ukraine, la Croatie avait sollicité l'Algérie pour des fournitures gazières. N'étant pas liée à l'Algérie par des contrats gaziers et ne disposant pas de terminal de regazéification, les discussions ont donc été entamées entre les deux parties pour trouver le moyen de satisfaire cette demande. Le moyen semble donc trouvé et il ne reste qu'à déterminer la quantité et le prix du gaz à livrer pour pouvoir compter la Croatie au nombre des clients du gaz algérien. S'exprimant sur le marché pétrolier, le ministre a estimé que "la baisse de la demande au cours des 1er et le 2ème trimestres de cette année, de près de 1,4 million de barils par jour, va influer sur la volatilité des prix, qui vont se raffermir durant les 3ème et 4ème trimestres, en raison de la reprise de la demande". M. Khelil, qui était président en exercice de l'Opep en 2008, a réitéré la volonté de l'Organisation à stabiliser le marché, soulignant que tant que la crise financière entraînera une chute des prix du brut "l'Opep sera obligée d'appliquer des mesures pour rétablir l'équilibre entre l'offre et la demande mais aussi d'éliminer tous les stocks excédentaires". Les stocks mondiaux de brut étaient à la veille de la réunion d'Oran de 57 jours, contre une moyenne de 52 jours durant les cinq dernières années, rappelle-t-on. A ce titre, il a indiqué que les pays membres appliquent avec rigueur la décision de réduction de la production, prise lors de la réunion d'Oran du 17 décembre dernier. "Les pays membres de l'Opep ont commencé à appliquer à la lettre les recommandations de la réunion d'Oran" relatives à la réduction de 2,2 millions de barils/jour à compter de ce mois de janvier, a-t-il précisé. La crise financière internationale, qui a créé un mouvement de spéculation conduisant à des prix très élevés de pétrole au mois de juillet 2008 et à une baisse très rapide de ces prix par la suite, persiste toujours, selon M. Khelil qui a cité le dernier rapport du FMI tablant sur une baisse de la croissance économique mondiale de 2,2 à 0,5 à 1%. "Il y aura probablement des impacts dus au manque à produire, certains pays ont des problèmes (...) mais cela est conjoncturel, et les prix vont rester stables autour de 40 à 50 dollars le baril", a-t-il conclu. Yacine B.