Conférence-débat intéressante hier autour de l'emprunt obligataire de la Spa Dahli, au Club El Moudjahid. Mohamed Abdelwaheb Rahim, président-directeur général de cette société privée se veut pragmatique, s'inscrire dans une démarche dynamique, pour monter un projet qu'il estime important dont les Algériens ont besoin. C'est pourquoi cet emprunt s'adresse au grand public, souligne-t-il dans les débats d'El Moudjahid. L'opération lancée le 11 janvier passé tire à sa fin et sera bouclée le 12 février en cours. A-t-elle été une réussite ? Mohamed Abdelwaheb Rahim note que cela se passe bien mais qu'il faut, comme disent les spécialistes, attendre le dernier tiers pour pouvoir se prononcer. L'intervenant a remonté le temps pour mettre en exergue le cheminement de ses projets, son parcours, sa volonté de vouloir investir dans ce pays qui évolue au gré des évènements. Et d'ajouter que le projet Alger Médina de Dahli ne vend pas du rêve mais quelque chose de papable. «Je demande huit milliards de dinars en obligations mais je mets sur la table douze milliards». On va construire des infrastructures et les gérer, et non pas construire et repartir, assure-t-il. La crise financière internationale qui fait l'actualité aujourd'hui, à l'échelle planétaire, s'est invitée dans le débat d'hier. Pourrait-elle gêner ou affecter l'opération d'emprunt dont il est question ? Le patron de Dahli se montre confiant, estimant que l'emprunt est l'affaire de tout le monde, que la place d'Alger est en surliquidités, que la crise se situe dans des économies à dynamique et que notre économie n'est pas concernée. Présent également à cette conférence débat, El Hachemi Siagh, patron de Srategica est revenu lui sur le marché des obligations, avançant une somme de données qui s'y rapportent. Ce marché, c'est 208 milliards de dinars. Il a commencé à prendre forme en 2003. Il ne peut gagner cependant en crédibilité que s'il est investi par des entreprises privées, a-t-il dit, rappelant que n'y rentre pas qui veut, parce que les conditions d'accès sont draconiennes. Evoquant l'opération engagée par la Spa Dahli, El Hachemi Siagh souligne que cet emprunt obligataire, une forme de financement, dénote de la maturité de l'entreprise et signifie que la place d'Alger est puissante. Il fournit par ailleurs des détails sur cette opération en mettant en relief le fait que la rémunération accordée aux souscripteurs est intéressante - elle peut atteindre 6,75% -, en comparaison aux taux d'intérêt classiques (banques ou bons de caisses). De plus, les effets des titres seront cotés en bourse, a-t-il ajouté. Il explique aussi que l'obligation est une dette et que le souscripteur se fera rémunérer, quelles que soient les conditions dans lesquelles l'entreprise fonctionne. E. Siagh relève toutefois que le marché des obligations ne se développe pas comme il se doit, car, des entreprises privées ne se prêtent pas à la transparence totale. Il a en outre parlé des «soukouk», une forme de titres soumise aux règles de la chariaa. C'est un marché de cent milliards de dollars, à l'échelle mondiale. Il est très développé dans les pays du Golfe. Pour qu'il le soit en Algérie, il faut introduire de nouvelles dispositions dans la législation actuelle et qu'il faut modifier quelques règles dans le registre du commerce. L'émission lancée par la Spa Dahli est destinée à financer un projet en trois modules : parc aquatique, appartements-hôtels-marina, faisant partie de ce qu'on appelle AlgerMedina, un ensemble situé aux Pins maritimes, à Alger. L'opération est sous-tendue par des garanties. Et ce qui a été mis en garantie, ce sont l'hôtel Hilton et la tour ABC. Cela couvre en proportion 176% du montant nominal de l'emprunt obligataire dont il s'agit. La conférence-débat d'hier est une rencontre, parmi d'autres, que le P-DG de Dahli anime pour faire connaître son produit, sa société. C'est une campagne publicitaire en phase finale ; l'opération, comme indiqué, doit se terminer le 12 février. A la satisfaction de Dahli ? Attendons de voir. Y. S.