Le vice-Premier ministre russe Sergueï Ivanov a jugé "très positifs" les propos tenus la veille par le vice-président américain Joe Biden sur les relations russo-américaines, marquant ainsi un changement notable de ton entre les deux pays"Très positif", a déclaré M. Ivanov, interrogé par la presse juste avant une rencontre bilatérale avec M. Biden en marge de la 45e Conférence sur la sécurité à Munich (sud de l'Allemagne), sur le discours prononcé la veille par le responsable américain.Cela va permettre d'"appuyer sur le bouton" pour redémarrer les relations russo-américaines, a estimé M. Ivanov, qui allait avoir avec le vice-président américain les premières conversations à haut niveau entre la Russie et les Etats-Unis depuis l'investiture du président Barack Obama le 20 janvier. Comme il l'avait fait la veille devant un parterre de dirigeants du monde entier dans son discours de politique étrangère, M. Biden a encore montré dimanche que bien qu'en faveur d'une détente avec Moscou, Washington n'est pas prêt à n'importe quelle concession. Avant de rencontrer M. Ivanov, M. Biden a eu un entretien avec le président géorgien Mikheïl Saakachvili, honni de Moscou. A la presse qui lui demandait son opinion sur l'adhésion de la Géorgie à l'Otan, le vice-président a répondu que c'était à ce pays de décider, en toute indépendance, s'il voulait devenir membre de l'Otan. Une perspective qui déplaît pourtant à la Russie et alimente un de ses principaux différends avec les Occidentaux."Je suis pour que la Géorgie continue de jouir de son indépendance et de son autonomie. C'est à la Géorgie qu'il appartient de prendre la décision", a souligné M. Biden à la presse.Samedi, M. Biden tout en tendant la main à la Russie dans l'espoir d'en finir avec les tensions russo-américaines qui ont marqué la fin de la présidence Bush, avait souligné que Washington ne reconnaîtrait jamais l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud, pas plus que l'existence d'une quelconque "sphère d'influence" russe dans le Caucase. Moscou, qui a reconnu l'indépendance des deux territoires sécessionnistes géorgiens après le bref conflit armé qui l'a opposé à Tbilissi en août, y entretient des milliers de soldats et a l'intention d'y établir une base navale permanente. Après le bref conflit, l'Otan avait décidé d'approfondir sa coopération avec la Géorgie et de suspendre ses relations à haut niveau avec la Russie tant que celle-ci ne respecterait pas les termes de l'armistice. Revoyant la situation en décembre, une dizaine des 26 pays de l'Otan sont restés opposés à l'octroi à la Géorgie du statut de candidat. Même si l'adhésion a été promise à ce pays en avril 2008 par le sommet de l'Otan réuni à Bucarest, la majorité des pays alliés reconnaît désormais que cela ne pourra pas intervenir avant des années. L'Otan a en même temps décidé de renouer progressivement ses contacts avec la Russie, sans cependant les normaliser. Son secrétaire général Jaap de Hoop Scheffer a pu exprimer vendredi à Munich à M. Ivanov l'inquiétude des Occidentaux au sujet des projets militaires de Moscou en Abkhazie et en Ossétie du Sud. KT