Plusieurs institutions, tous secteurs confondus, ont opté ces derniers temps, pour le changement de leur plan stratégique de fonctionnement et de leur système financier afin qu'elles puissent faire face à la crise économique et financière mondiale qui affecte aujourd'hui le monde entier, et d'éviter ainsi la vulnérabilité de cette conjoncture.Du côté du continent noir, le gouverneur, de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO), M. Philippe-Henri Dacoury-Tabley, a expliqué, dans ce sens, que "la BCEAO se prépare à faire face aux conséquences de la crise économique et financière mondiale, susceptibles de perturber le fonctionnement de cette institution financière sous-régionale, en lançant des réformes majeures". M. Dacoury-Tabley, qui s'exprimait à Dakar, lors de l'installation du nouveau directeur la BCEAO pour le Sénégal, Mme Fatoumata Zahra Diop, a indiqué que cette banque se prépare à mettre en œuvre une "réforme institutionnelle majeure" afin de rationaliser l'architecture institutionnelle et organisationnelle de l'institut d'émission et moderniser la gestion de la politique monétaire. Le gouverneur a, dans ce sens, souligné la nécessité de cette réforme, faisant remarquer que "nous sommes dans un contexte marqué par plusieurs événements qui vont fortement affecter le cadre d'exercice de la Banque centrale". Pour ce faire, la priorité a été donnée à la réorganisation des services de la banque pilotés par le Comité de politique monétaire pour les activités liées aux missions fondamentales de la BCEAO. Ces missions ont notamment trait à la politique monétaire, l'émission, la gestion des réserves de change et des systèmes de paiement ainsi qu'au conseil d'administration pour les questions relatives à l'administration de la Banque centrale, et au comité d'audit pour les activités de contrôle. Selon des experts, la crise financière mondiale a entraîné des perturbations dans les marchés du crédit, suivies d'une profonde récession économique dans les pays développés. "La crise économique mondiale constitue un motif de préoccupation majeure pour les économies de l'espace de la BCEAO", a-t-on averti. Conscient des spécificités de la conjoncture financière mondiale, le gouverneur de la BCEAO ne cesse d'œuvrer pour la mise en oeuvre de "mesures adéquates, avec notamment l'approfondissement des réformes structurelles". Dans cette optique, le financier ivoirien, M. Dacoury-Tabley, ne perd pas de vue les mesures qui doivent accompagner la politique des réformes, mettant l'accent, dans cet ordre d'idées, sur "le soutien particulier aux secteurs économiques les plus vulnérables notamment ceux tournés vers l'exportation". Toutefois, afin d'en assurer le meilleur fonctionnement, le premier responsable de cette institution financière, qui regroupe huit Etats membres (Bénin, Burkina Faso, Côte-d'Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo), a également appelé les directeurs nationaux à préserver leur indépendance pour mieux accomplir leur mission. "Je réitère à votre attention ainsi qu'à celle de tous ceux qui par ignorance ou par calcul, seraient tentés de vous entraîner dans le jeu politique national que vous devez vous tenir loin de toute prise de position partisane qui aurait pour conséquence de fragiliser votre indépendance et celle de l'institution et réduire vos marges de manoeuvre dans le déroulement de votre mission", a indiqué M Dacoury-Tabley qui s'adressait à la nouvelle directrice de la BCEAO pour le Sénégal, ajoutant que les filiales nationales de la BCEAO doivent jouer leur rôle "en toute impartialité". Le gouverneur a également appelé les directeurs à rester à l'écoute des préoccupations des autorités ''pour leur apporter les conseils avisés dans les différents domaines qui relèvent de la compétence de la Banque centrale". Samira H.