Le ministère de l'Agriculture a décidé de mettre les bouchées doubles pour augmenter la production agricole. Le département de Benaissa mise sur les wilayas où les potentialités sont grandes. La wilaya de Aïn Temouchent, à titre d'exemple ambitionne de devenir pionnière en matière de production laitière. Une production de 17 millions de litres de lait a été enregistrée durant la campagne 2007-2008 par les éleveurs de cette wilaya, explique-t-on en marge d'une session de formation consacrée à l'amélioration de la performance de production laitière. Aïn Temouchent recense, 132 éleveurs possédant au total 1.800 vaches laitières. Pour améliorer cette production, la Chambre nationale d'agriculture et son antenne locale à Aïn Temouchent organisent, depuis samedi, en collaboration avec la DSA et l'institut technologique moyen agricole (ITMA), une session de formation de trois jours. Encadrée par un leader de la production laitière mondiale, le groupe hollandais VEE PRO, cette rencontre regroupe une centaine d'éleveurs, ainsi que tout l'encadrement concerné par l'élevage bovin (techniciens, vulgarisateurs et autres). Cela, précise-t-on, "afin d'en faire bénéficier le maximum de personnes agissant dans le domaine". Un expert hollandais, Tolsma Fokko, prodigue aux participants moult conseils théoriques et pratiques susceptibles d'améliorer les rendements des élevages. La formation des éleveurs est donc un élément important et un facteur à prendre en compte dans le processus d'amélioration des rendements. Ajoutons à cela, les structures d'encadrement et d'accompagnement. Il y a quelques jours, le ministre de l'Agriculture et du développement rural Rachid Benaïssa a mis en place le Comité interprofessionnel du Lait (CIL), un organe consultatif composé de l'ensemble des représentants des catégories professionnelles de la filière lait (éleveurs, collecteurs, producteurs et transformateurs), de ceux des consommateurs et ceux des pouvoirs publics concernés. Ce comité, instrument d'une importance capitale, est chargé de formuler des avis et des recommandations, notamment en ce qui concerne la politique générale de la filière lait, l'organisation des marchés et des prix et les moyens de renforcement de l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL). Le comité, qui s'inscrit dans le cadre de la politique du renouveau agricole et rural, vise à mettre en synergie l'ensemble des acteurs intervenant dans la filière lait : éleveurs, collecteurs, producteurs et transformateurs. Il s'agit, en somme, d'un autre pas qui s'inscrit dans le cadre de la professionnalisation de la filière lait. Un autre objectif visé par ce nouvel instrument, est la sécurisation du marché national du lait dans, notamment, les domaines d'approvisionnement et de distribution. Il faut dire que devant l'incessante hausse de la facture des importations du lait, et la crise alimentaire menaçante, la réhabilitation et la promotion de la filière lait lyophilisé dans toutes les fonctions de son activité économique et sociale, est devenue incontournable. La nécessité est d'autant impérieuse que l'Algérie importe 60% de sa consommation en poudre de lait. Il faut savoir, dans ce chapitre, que l'Algérie consomme annuellement un peu plus de 3 milliards de litres de lait, tandis que la production nationale en la matière ne dépasse pas les 2,2 milliards de litres au total (lait de brebis, de chèvres, de vache), dont 1,6 milliard de litres de lait de vache. Dalila B.