Les nouvelles flambées d'influenza aviaire en Chine, Égypte, Indonésie, Japon, Nigéria, Corée du Sud, Thaïlande et Viet Nam suscitent de vives préoccupations bien que le nombre de foyers, durant les premières semaines de 2007, ait été nettement inférieur aux épizooties par vagues de l'an dernier. A l'heure où le virus continue à causer la mort d'êtres humains et à compromettre les revenus des éleveurs, l'organisation des Nations-unis pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) exhorte les pays à demeurer vigilants et à coopérer étroitement avec les organisations internationales. D'après la FAO, il semblerait que la propagation intercontinentale du virus H5N1 par les oiseaux sauvages migrateurs d'Asie vers l'Europe et l'Afrique n'ait pas été, en automne dernier et cet hiver, aussi étendue qu'en 2005. Toutefois, le commerce de volailles et le transport d'animaux vivants sont encore susceptibles de diffuser le virus dont la survie est d'ailleurs favorisée par le climat froid. Les systèmes agricoles et la migration des oiseaux sauvages ainsi que les déplacements d'animaux durant les fêtes jouent également un rôle. L'Algérie reste pour sa part très vigilante et suit de près l'évolution de la situation dans le monde. Le dispositif de lutte contre la grippe aviaire en Algérie est toujours maintenu La surveillance mise en place depuis 2005, renforcée en 2006, a été reconduite cette année. Et si la période de descente des oiseaux migrateurs du nord vers l'Afrique a été retardée du fait d'un hiver particulièrement doux dans l'hémisphère Nord, le danger n'est pas pour autant écarté, selon les services vétérinaires du ministère de l'Agriculture. Avec la vague de froid qui sévit ces derniers temps en Europe il faut s'attendre à un flux important des oiseaux, prévient-on. Par ailleurs, depuis deux semaines déjà , le virus persiste dans plusieurs pays d'Asie, ainsi qu'en Égypte et au Nigéria. D'autres pays pourraient avoir été touchés, mais ils ne l'ont pas encore officiellement signalé. En 2005-2006, le virus s'était propagé d'Asie de l'Est en Sibérie, en Europe de l'Est, au Moyen-Orient et en Afrique, et plus de 40 pays avaient été touchés. Depuis le début de l'année, huit pays ont communiqué des infections. "Jusqu'à présent, de nombreux pays sont parvenus à maîtriser progressivement le virus et la situation mondiale s'est améliorée", a déclaré un expert en santé animale de la FAO, au cours d'une conférence de presse à Bangkok. Mais il nous faut rester vigilants. Il est crucial que les pays eux-mêmes renforcent leurs opérations de surveillance, de détection et d'alerte rapide, dit il. Il faudra probablement plusieurs années pour débarrasser la filière avicole du virus H5N1. Cela requiert une forte détermination de la part de toutes les parties concernées: les gouvernements, les éleveurs de volailles et la communauté internationale. Il faudra continuer à s'attaquer en priorité à la diffusion du virus chez les volailles. Pour assurer le succès des campagnes de lutte contre la grippe aviaire, il faut réunir plusieurs conditions : transparence absolue sur les foyers de maladies; participation directe des éleveurs aux activités de surveillance et de signalement; mécanismes d'indemnisation des agriculteurs. Seul le signalement immédiat de tout foyer suspect de grippe aviaire permet une intervention rapide des éleveurs et des vétérinaires, explique t-on . Malheureusement, de nombreux foyers ne sont pas signalés. Les organes nationaux et internationaux ne sont pas souvent en mesure de vérifier immédiatement les rumeurs qui circulent ou les rapports de foyers non confirmés. De son côté, la FAO a mis en garde contre l'interdiction d'élever des poulets et des canards en basse-cour, car elle pourrait encourager la production avicole illégale. Au lieu de prohiber la production, il faudrait encourager les éleveurs à participer à la lutte contre le virus et aux campagnes de vaccination. Face à la forte diffusion du virus en Indonésie, et parallèlement aux mesures de lutte en vigueur, la FAO préconise de vacciner les poussins d'un jour avant qu'ils ne quittent les couvoirs et ne soient distribués dans tout le pays. Elle recommande aussi une vaccination généralisée dans les districts gravement infectés. Enfin, la FAO estime que la participation plus active du secteur privé aux campagnes de lutte contre l'influenza aviaire est nécessaire.