Le sel de table sans iode, qui peut engendrer des maladies, continue à se vendre à Oran en dépit des campagnes de sensibilisation menées par la direction du commerce et du contrôle permanent des marchés. Ce produit, qui provient de plusieurs wilayas du pays, est proposé dans les marchés populaires et hebdomadaires à des prix attractifs, sans pour autant se préoccuper de son effet néfaste sur la santé. Dans une enquête effectuée par la direction régionale du commerce d'Oran à la fin de l'année 2008, près de 23 tonnes de sel de table de différentes marques ont été saisies pour absence de l'iode dans sa composition, totalisant une valeur vénale de 150.000 DA. Ceci a donné lieu au prélèvement de 48 échantillons au niveau des marchés où ce produit se vend d'une manière illicite. Les résultats de ces analyses effectuées dans les laboratoires d'Oran et de Tlemcen ont démontré que 31 échantillons de différentes marques sont non conformes aux normes en vigueur imposant la vente du sel, dont le taux de l'iode est fixé entre 50,55 et 84,25 milligrammes au kilogramme. Les échantillons conformes ont été estimés à 17 seulement. Au total, 680 interventions ont été effectuées au niveau de la wilaya ciblant 593 commerçants exerçant dans la vente en détail et 78 dans la vente de gros, six opérateurs versés dans le stockage et un seul producteur de sel de table. 36 procès-verbaux ont été établis conformément aux directives données par le ministère du Commerce à ce sujet. Selon un responsable de la Direction régionale du commerce, le contrôle du produit de sel de table se poursuit toujours au niveau des différents marchés, en parallèle avec les campagnes de sensibilisation menées conformément au décret exécutif de janvier 1990 relatif à la vente obligatoire du sel iodé pour la protection du consommateur. C'est dans ce cadre d'ailleurs qu'un dispositif de contrôle au niveau de la région ouest s'est renforcé récemment à l'instar des autres régions du pays, par la dotation des agents en valisettes de contrôle de la qualité en tant que "laboratoires itinérants". Cette valisette de contrôle est dotée de plusieurs instruments de contrôle parmi lesquels ceux destinés à tester l'iode dans le sel, qui s'effectue d'une manière rapide et efficace, et confirme l'existence ou non de l'iode dans le sel alimentaire en moins de deux minutes, a indiqué un responsable des laboratoires d'expérimentation et d'analyses de la qualité au niveau du ministère du Commerce, à l'occasion de la tenue récemment d'un colloque régional de formation sur les modalités d'usage des valisettes de contrôle de la qualité. Le même responsable a indiqué que la préoccupation majeure est de préserver la santé du consommateur par le biais de cet outil qui permet de tester l'iode, afin d'éviter d'éventuels cas de maladies liées à la glande thyroïdienne et d'autres liées à la croissance. Il considère qu'il est impératif de lancer des actions de sensibilisation sur le danger du sel non traité en direction des citoyens, puisque la majorité d'entre eux sont des femmes illettrées qui s'approvisionnent de ce produit sans faire de distinction, préconisant dans ce sens d'impliquer toutes les parties concernées, à savoir les Directions du commerce et de la santé, les associations et les opérateurs. Pour sa part, le bureau d'Oran de la Fédération nationale des boulangers, qui a tenu récemment un point de presse au siège d'Oran de l'Union générale des commerçants et des artisans algériens, a appelé l'ensemble des boulangers en activité à l'usage du sel iodé dans la fabrication du pain, pour protéger le consommateur. R.T