La pratique syndicale et le civisme étaient les principaux thèmes abordés lors d'une conférence de presse donnée au siège de l'Union général des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Cette conférence animée par des représentants de l'Union générale des syndicats algériens et l'Unions nationale du patronat, a présenté la genèse du droit syndicales en Algérie, en rappelant que le gouvernement algérien a pris des engagements dès l'indépendance tels que les conventions n°87 et n°98 de l'OIT protégeant les libertés syndicales et les travailleurs qui entendent les exercer, et de toutes les conventions fondamentales qui traitent des questions considérées comme des principes et des droits fondamentaux au travail : liberté syndicale et reconnaissance effective du droit de négociation collective, élimination de toute forme de travail forcé ou obligatoire, abolition effective du travail des enfants, et élimination de la discrimination en matière d'emploi et de profession. M. Harnane Rabah, représentant de l'UNPA a souligné que le droit syndical n'a pas toujours été respecté, souvent les syndicat étaient "des syndicats maison" ou l'instrument de partis politiques". En dehors de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), aucun syndicat n'a été sollicité à participer à l'élaboration du pacte économique et sociale, cela reflète la fragilité des syndicats dans le pays. M. Harnane a appelé à la création d'une Union syndicale libre qui touche les différents secteur de travail pour représenter les intérêts des travailleurs. Interrogé sur les moyens mis en œuvre pour la création d'une telle organisation, M. Harnane s'est montré moins revendicateur, il a même ajouté que ce projet est au stade de la réflexion. Les conférenciers se sont montrés critiques envers la loi 90-14 du 02 juin 1990 qui a sauté le lien d'asservissement du syndicat au pouvoir. D'après le représentant de l'UNPA, cette loi a favorisé l'UGTA par rapport aux autres organisations syndicale, sachant que cette organisation ne représente pas plus de 12% des travailleurs. Une critique sévère a été adressée à la société civile, "La société civile en Algérie manque de volontarisme et de dynamique", a dit M. Harmane. Certes, l'espace du volontarisme se fait de plus en plus étroit, mais ce phénomène n'est pas spécifique à notre pays, même les pays qui ont une forte tradition dans ce domaine connaissent ce même phénomène, résultat d'une vie moderne fondée sur l'intérêt et le pragmatisme.