Ni privatiser pour raison idéologique, ni refuser de privatiser également pour raison idéologique. Tout sera fait à la carte, en fonction des nécessités et des intérêts. Tout privatiser serait abandonner des pans entiers de la souveraineté nationale. Ni rien privatiser, par dogme, impliquerait que le choix aurait été fait de s'isoler et de tenter de se développer en se suffisant, en ne comptant que sur ses propres moyens, c'est dire pratiquement sur " rien " car si nous pouvons nous suffire à nous mêmes, notre pays serait déjà développé. Aux Etats-Unis, même ce qui est stratégique et hautement même, c'est à dire les industries d'armement, est ouvert au secteur privé. La question qui se poserait est bien celle-ci : voulons-nous et pouvons-nous retourner à l'époque de la dépense publique quand le pétrole rapporte encore, ou à l'endettement étatique dans le cas d'insuffisantes ressources en provenance de la vente des hydrocarbures.Pouvons-nous continuer à rester en dehors de l'OMC alors que déjà, plus de 150 pays y sont déjà ? Assurément, le débat algéro-algérien en la matière est sans fin alors que tout devait être entendu dès lors que l'Algérie ait engagé des réformes.Il est vrai que nos entreprises ne font pas encore le poids même si beaucoup de temps leur serait accordé pour leur mise à niveau, ce qui impliquerait qu'il faudrait retarder d'autant l'entrée dans l'économie de marché, l'intégration dans la zone d libre-échange, dans l'OMC.Cette mise à niveau pourrait bien se faire par l'ouverture du capital des entreprises publiques et privées aux investisseurs étrangers porteurs de financement et de technologies et sortir le capital des entreprises privées de son caractère exclusivement familial. Privatiser totalement ou partiellement si possible n'est pas vendre le pays. Mais privatiser sans brader et privatiser sans clientélisme.Mais s'ouvrir ne dispense pas de protéger son industrie et son agriculture, car, n'oublions pas que les Etats-Unis n'ont commencé à défendre le libre-échangisme qu'après qu'il aient assuré leur suprématie industrielle, c'est à dire après la seconde guerre mondiale.