A l'instar de l'ensemble des activités économiques, l'industrie agroalimentaire en Algérie est confrontée à des contraintes technologiques et de qualité qui lui obstruent de manière significative l'accès aux marchés extérieurs et aux investissements. Aussi, dans le cadre du processus de mise à niveau des entreprises dicté par les impératifs d'intégration à l'économie mondiale, tout particulièrement l'intégration à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et à l'Union européenne (UE), des efforts sont déployés dans le sens de la requalification des entreprises agroalimentaires dans le domaine de la qualité, de la normalisation et de la certification. De tels efforts sont justifiés par le fait, désormais établi, que sous la pression des exigences des clients et des partenaires, à travers les marchés, les entreprises de l'agroalimentaire sont sommées de s'adapter aux exigences du marché international sous peine de disparition irrémédiable. De ce point de vue, les entreprises de l'agroalimentaire accusent un retard fort important qui est d'autant plus difficile à rattraper que nous avons affaire à des produits agricoles réputés pour leur variabilité et leur périssabilité. Actuellement, le nombre d'entreprises certifiées selon les standards internationaux ISO est relativement réduit. Il faut dire que la situation est plus alarmante pour les entreprises agro-alimentaires. Cette situation découle du fait que les entreprises sont présentement dans l'incapacité de faire face aux exigences qu'impliquerait la mise en place d'un management de la qualité dont on sait qu'il implique un changement radical des modes de pensée et des habitudes des entrepreneurs, un plus grand engagement et une plus grande responsabilité des dirigeants de l'entreprise, une plus grande implication du personnel, des définitions plus précises des postes hiérarchiques et une plus grande transparence dans la gestion. C'est pour lever justement ces contraintes, et donc préparer ces entreprises à l'ouverture sur les marchés extérieurs, que des mécanismes sont progressivement mis en place en vue de soutenir les entreprises dans leurs programmes de maîtrise de la qualité et de la normalisation. A cet effet, au plan institutionnel et juridique, l'Algérie dispose depuis 1989 d'une loi sur la normalisation qui vient, d'ailleurs, d'être modifiée par la loi du 4 juin 2004. Un organisme, dédié à la normalisation en l'occurrence l'Institut Algérien de normalisation (IANOR ), a été crée en 1998. Créé dans le cadre de la restructuration de l'Institut algérien de normalisation et de propriété industriel (INAPI), l'IANOR, est un établissement public à caractère industriel et commercial qui exerce en fait des prérogatives de l'État en matière de normalisation (élaboration, publication et diffusion des normes algériennes) Par ailleurs, il faut savoir que plusieurs comités techniques de normalisation existent présentement en Algérie dont 12 spécialisés dans les questions des équipements agricoles, des intrants agro-industriels, de l'industrie et de l'hygiène alimentaire, des produits agricoles et de la protection de l'environnement. Un catalogue des normes algériennes est actuellement disponible. Celui-ci porte en particulier sur les engrais et produits phytosanitaires, les industries alimentaires, les viandes et produits à base de viande, les autres productions animales et les produits de la pêche, les laits et les produits laitiers, les produits agricoles et dérivés autres que les céréales légumineuses et graines oléagineuses, fruits et légumes en l'état.