LAlgérie est entrée depuis deux décennies dans des évolutions économiques et financière importantes. En effet, le vaste plan dactions engagé durant ces dernières années en matière de politique financière et monétaire a permis un profond assainissement des finances publiques nationales corrélativement avec les autres réalisations plus ou moins avancées dans la réforme du secteur bancaire et celle des administrations fiscale et douanière. La situation macrofinancière Lévolution connue est la politique de désendettement menée, à pas de charge, à travers les remboursements anticipés et la renonciation à lemprunt dès 2005, ce qui a favorisé la consolidation des grands équilibres financiers dont les performances ont été saluées par les institutions financières internationales. Accablé par une dette extérieure de plus de 33 milliards de dollars en 1996, le pays gère actuellement une dette de seulement 3,8 milliards de dollars (3,4 % du PIB), dont 623 millions de dollars en dette externe publique, libérant le pays de la dépendance financière étrangère. Quant à la dette publique interne, elle a été fortement réduite pour sétablir à 733 milliards de dinars à fin 2008. Il est à dire, que grâce à la hausse des cours de pétrole, lexcédent commercial sest chiffré à 39 milliards de dollars en 2008, tandis que les réserves de change se sont établies à 140 milliards de dollars à fin 2008, constituant un bon ancrage pour la stabilité financière et la politique de stabilisation du taux de change effectif réel du dinar. En outre, avec les ressources accrues du Fonds de régulation des recettes (FRR), le Trésor public est devenu le créancier net de lensemble du système bancaire depuis fin 2004, contribuant à la liquidité du système bancaire dans son ensemble. Par ailleurs, ces performances financières ont été réalisées tout en gardant à lesprit la nécessité de la bonne utilisation des ressources financières avec la mise en place par les pouvoirs publics dun vaste programme pour améliorer la maîtrise et le contrôle des dépenses publiques. Dautant plus que lEtat a engagé plusieurs programmes dinvestissements publics ayant mobilisé une enveloppe de lordre de 250 milliards de dollars à laquelle sajoutera une autre de 150 milliards de dollars pour le quinquennat 2009-2014, et dont il faudrait sassurer la meilleure gestion possible. Pour une meilleurs rigueur dans la gestion Ainsi, et dans lobjectif datteindre la rigueur dans la gestion publique, outre lInspection générale des finances (IGF) dont les prérogatives ont été élargies aux entreprises économiques, il a été également procédé à la révision du code des marchés publics et à lélaboration dun projet de loi de modernisation budgétaire qui vise à assurer une plus grande transparence dans lusage des crédits budgétaires sur la base de programmes et objectifs bien définis accompagné dun transfert de responsabilité vers les gestionnaires. Le contrôle de lutilisation des ressources financières sexerce déjà par le biais des ordonnateurs, dotés de nouveaux outils de suivi, et de la Caisse nationale déquipement pour le développement (Cned), chargée du suivi des grandes réalisations dinfrastructures. Réforme du secteur bancaire Sagissant de la réforme du secteur bancaire, les objectifs qui lui ont été assignés reposent essentiellement sur le renforcement de la stabilité et de la rentabilité, le développement de lintermédiation bancaire et de la réduction de son coût, la modernisation des systèmes dinformation et de paiement pour améliorer la qualité des services bancaires, et le développement substantiel du crédit immobilier. Il a été ainsi institué des contrats de performance pour les dirigeants et le renforcement du rôle des conseils dadministration, lamélioration des fonds propres des banques publiques pour renforcer leur capacité dengagement sur les crédits à moyen et long termes, et lassainissement du portefeuille des banques avec le traitement des créances des entreprises publiques fortement déstructurées. Outre le renforcement du marché des crédits à travers lélargissement de loffre financière par le biais notamment du marché obligataire, il a été procédé, en 2008, à la modernisation des moyens de paiement avec le système de télécompensation des paiements dont le résultat a été une nette amélioration des délais de paiements de chèque et le lancement de la carte nationale de paiement bancaire et de retrait interbancaire. Un secteur des assurances en croissance Concernant le secteur des assurances, des progrès, quelque peu limités, ont été enregistrés puisque le taux de pénétration de ce segment financier continue à représenter moins de 1% de lensemble du PIB et dune moyenne de couverture de lordre dun point de vente pour 28.000 habitants contre un taux mondial dun point de vente pour 5.000 habitants. Pour stimuler cette activité financière, une nouvelle loi relative aux assurances a été instituée en 2006 complétant celle de 1995, consacrant lamélioration de la protection des intérêts des assurés, le renforcement du contrôle et de la sécurité financière des compagnies dassurance. Sur le plan pratique, des actions ont été engagées à travers la mise en place de la Commission de supervision des assurances, le renforcement des fonds propres des assurances publiques, la mise en place de partenariat avec les assurances étrangères et la vente des produits des assurances au niveau des banques. La réforme fiscale Sagissant de la réforme fiscale, en plus de la progression des recouvrements de fiscalité ordinaire à hauteur de 10% par an depuis 2001, il a été opéré une simplification des procédures et un allègement de la pression fiscale, un traitement plus fluide de la fiscalité des grandes entreprises (DGE) qui représentent 50% des recettes fiscales. Demeurant la préoccupation des autorités publiques, la lutte contre la fraude et lévasion fiscales sest consolidée avec les nouvelles dispositions renforçant les capacités de contrôle, le travail des brigades mixtes de contrôle, activant avec les services du commerce et des douanes, la consolidation des moyens de la Direction de linformation et de la documentation fiscale, de lentrée en fonctionnement de la Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF) depuis 2007, et la création, au sein de la Direction générale des impôts, dun service des investigations fiscales chargé de mener des enquêtes en vue didentifier cette forme de délinquance financière. En dépit dun contexte économique international défavorable, plusieurs institutions financières internationales prévoient pour léconomie algérienne des perspectives positives et une situation budgétaire qui reste solide malgré la forte expansion des dépenses publiques, résultats qui appellent à être adossés à une diversification de léconomie algérienne, encore dépendante du secteur des hydrocarbures. Yazid Idir