Les nouvelles mesures encadrant linvestissement étranger en Algérie ne cessent dinquiéter fortement les milieux daffaires étrangers. Linstruction signée par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, le 22 décembre 2008 semble être une des raisons de cette inquiétude. Cette instruction, faut-il le signaler, oblige les groupes étrangers à sassocier avec des entreprises algériennes pour investir en Algérie. Et à la lumière de cette instruction, ces derniers ne sont pas autorisés à posséder plus de 49% du capital dans leurs projets algériens. Linstruction oblige également les investisseurs étrangers à recourir uniquement au financement local. En contrepartie, des avantages fiscaux seront accordés aux éventuels investisseurs. Il est vrai que ce recadrage des investissements directs étrangers illustre, cest le moins que lon puisse dire, les intentions des pouvoirs publics de mettre lentreprise et la production nationale au devant de la scène. Cependant, il constitue un frein aux initiatives dinvestissement dans le champ économique national. La société allemande Weissker illustre parfaitement les difficultés qua suscitées ce nouveau climat. En effet, cette société qui active dans le secteur du verre, semble être disposée à monter une usine de micro billes de verre dans la wilaya de Mostaganem. Un investissement de près de 20 millions deuros, pour une production initiale estimée à 25 000 tonnes. Une capacité de production qui sera doublée, vers la deuxième année, soit 50 000 tonnes par an. Par ailleurs, ladite société envisage dorienter 95% de sa production vers lexportation. Le projet, sil aura laval des autorités, permettra de générer 125 postes demploi, exclusivement nationaux. Un chiffre qui sera aussi revu à la hausse avec laugmentation des capacités de cette usine. Weissker est une société qui a atteint un chiffre daffaires de 1 milliard deuros en 2008. Elle est implantée en Russie, Etats-Unis, Italie, Suède, Bulgarie ainsi quau Chili. Celle-ci active, plus précisément, dans le recyclage du verre blanc pour faire des micro billes qui rentrent dans la cadre de tout ce qui est marquage au sol et panneaux de signalisation en vue de donner un côté rétro-réfléchissant à la peinture. Mais la concrétisation de ce projet est tributaire de lacquisition de 100% du capital, et en contrepartie, cette société ne veut bénéficier daucun avantage fiscal. Weissker est une entreprise familiale, avec un financement propre. Autrement dit, on ne fera recours, ni à des actionnaires ni aux banques. Il sagit de technologie et de fonds propres, donc il nest souhaitable de nouer aucun partenariat, a indiqué un des représentant de Weissker, en loccurrence M. Andreas Kaiser, en marge dune conférence, organisée par la Chambre algéro-allemande de Commerce et dIndustrie (AHK) tenue, hier à Alger. On est en train de sinformer, poursuit-il, si la directive est appliquée, parce quà lheure actuelle, on a un cadre légale et à la faveur de ce dernier, il est totalement légitime de monter des sociétés tout en possédant 100% du capital. Avec cette instruction dobligation de réaliser des projets uniquement avec un partenaire algérien, il y a de fortes chances quon aille ailleurs. A noter quune présentation de ce projet a été déjà faite au niveau des différents ministères au mois de décembre dernier. A cette époque (avant la directive du Premier ministre), il y avait de bons signes du côté algérien, étant donné que le projet sinscrit dans la cadre de la diversification de lindustrie algérienne. Mais en ce moment la donne a changé, ce qui nous a orienté vers la recherche dautres interprétations de la nouvelle réglementation algérienne. Autrement dit, nous ne voulons pas tirer profit des avantages fiscaux et notamment le prix réduit du gaz et en contrepartie, on souhaite détenir la totalité du capital, soit 100%, dans le projet, a indiqué notre interlocuteur. H. Mohandi