Avec une dette extérieure «presque totalement résorbée», un taux d'inflation «des plus faibles» au niveau de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, le Fonds monétaire international, (FMI) présage un niveau de croissance appréciable pour l'économie nationale en dépit d' «une conjoncture internationale difficile». L'institution de Bretton Woods a rendu public hier le rapport des conclusions ayant sanctionné les consultations bilatérales effectuées avec l'Algérie, il y a quelques semaines. A cet égard, les principaux paramètres de l'état du développement de l'économie nationale ont été passés au crible par les experts du FMI, dont il ressort, entre autres, un taux de croissance hors hydrocarbures qui restera maintenu à 6%. «La croissance des secteurs hors hydrocarbures, qui représentent 55 % du PIB (produit intérieur brut, ndlr) total, a été probablement de l'ordre de 6 %, car l'important programme d'investissements publics (PIP) a continué de soutenir l'activité dans les services et la construction», est-il souligné dans le document du FMI. L'état des lieux, tel qu'il a été constaté, met l'Algérie hors zone de turbulences dans le sillage de la conjoncture mondiale. Ceci est remarquablement favorisé par la nette évolution des avoirs cumulés dans le fonds de régulation des recettes, stimulés par la hausse des prix du pétrole jusqu'au milieu de l'année 2008. Au mois d'octobre dernier, le FMI estime les réserves de change de l'Algérie à 135 milliards de dollars, ce qui représente 2,5 années d'importations. Dans le même contexte, les experts du FMI estiment que l'Algérie a opté pour une politique budgétaire expansionniste, mais «les recettes considérables tirées des hydrocarbures se sont traduites par un excédent budgétaire global de 8 % du PIB. Un surcroît d'épargne a été accumulé dans le FRR, dont les avoirs ont atteint 37 % du PIB. Le taux de change effectif réel est resté proche de son niveau d'équilibre», lit-on dans le rapport de la plus haute institution monétaire internationale. Compte tenu de ces données, le FMI présage pour l'économie nationale «des perspectives de développement qui restent encourageantes en dépit d'une conjoncture internationale difficile, mais les risques à moyen terme pourraient prendre de l'ampleur. L'Algérie semble à l'abri d'une contagion financière directe, étant donné la prééminence du secteur financier public, l'endettement extérieur minime du pays et la gestion prudente des réserves internationales (de change)». Pour cette année 2009, le même rapport estime que l'Algérie a les possibilités de maintenir la croissance du PIB hors hydrocarbures au rythme actuel (6%) mais à condition que le financement des investissements publics se poursuit sans être soumis à une politique d'austérité. L'Algérie, en tout cas, n'est pas près de renoncer à cette option lorsque l'on sait que l'Etat s'apprête à financer un nouveau programme de développement et de soutien à la croissance d'une valeur de 150 milliards de dollars, comme cela a été annoncé il y a quelques semaines par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. En revanche, pour garantir la réalisation des objectifs tracés en matière d'intensification des investissements, les experts du FMI ont mis l'accent sur certaines contraintes qui persistent et freinent l'élan des investissements hors hydrocarbures. «Des progrès ont été accomplis dans les réformes structurelles, mais le climat des affaires doit être amélioré. Les autorités ont lancé diverses initiatives, dont l'affectation de crédits budgétaires aux fonds propres des banques publiques, engagement d'une restructuration financière des entreprises publiques», est-il souligné dans le document du FMI. M. Amani