Les dernières mesures prises par le président de la République pour recadrer l'investissement étranger, suivi d'un nombre d'instructions signées par le Premier ministre pour leur application, ont fait beaucoup de bruit, à tel point que certaines voix évoquent un départ des investisseurs étrangers et le gel de certains projets. Interrogé à propos des réticences de certains investisseurs, le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, a indiqué que les officiels étrangers, notamment la délégation d'hommes d'affaires américains, qui a récemment effectué une visite en Algérie, n'ont émis aucune critique à propos des mesures prises.Il ajoutera dans ce sens que "nous sommes souverains". A ce propos, il a indiqué que "tout le monde considère que les mesures que nous avons prises sont des mesures loyales". Par contre, et comme l'a si bien dit M. Ouyahia, "on constate qu'il y a un certain tapage de la part de certains groupes d'intérêts, un peu occultes que les dernières mesures dérangent. La situation actuelle n'est pas une révolution, c'est une évolution". Selon le Premier ministre, l'Algérie est en économie libérale depuis une quinzaine d'années, et à chaque fois "on assigne des procédures pour que les règles du jeu soient loyales et transparentes pour les opérateurs mais aussi pour l'Algérie", avant d'ajouter, qu'après tout, le gouvernement se doit de servir l'Algérie d'abord. S'agissant de la visite des deux responsables du FMI en Algérie, qu'il a reçus en audience, M. Ouyahia n'a pas donné de détail en indiquant uniquement que c'est une visite de courtoisie, ajoutant que le rapport publié par le FMI est positif et objectif dans son évaluation. D'autre part, il a précisé que le cauchemar du FMI, aujourd'hui, c'est de faire face aux naufrages des économies occidentales. Et ce n'est pas un problème que lui pose l'Algérie. Dans ce cadre, il a souligné que l'Algérie est en train d'évoluer avec ses moyens et avec une politique rationnelle qu'elle a faite elle-même et avec des leçons que "nous avons apprises des erreurs du passé". Dans une déclaration à la presse en marge de la cérémonie d'ouverture de la session printemps du Parlement, le Premier ministre a indiqué qu'il n'y aura pas d'effacement de dettes dans le secteur de la pêche, à l'instar de la décision prise en faveur des agriculteurs et des éleveurs. "Je n'ai pas quelque chose de ce genre à annoncer, malheureusement", a répondu M. Ouyahia à une question relative à l'effacement des dettes des pêcheurs. Il a expliqué que les investisseurs dans le secteur de la pêche bénéficient d'une aide de l'Etat de 30%, contrairement au secteur de l'agriculture. "Le secteur de l'agriculture ne reçoit pas d'aide dans le crédit contrairement au secteur de la pêche", a-t-il souligné, précisant à titre d'exemple que "lorsqu'un pêcheur investit, sur une échelle de 100, l'Etat lui fait don de 30 %". M. Ouyahia a également rappelé que l'agriculture est le premier secteur de production en Algérie après celui des hydrocarbures. "Le secteur de l'agriculture n'a pas d'aide de l'Etat comme c'est le cas pour les autres secteurs, sans oublier qu'il est le plus exposé aux changements climatiques", a-t-il ajouté. Il a indiqué, en outre, que les dettes du secteur de l'agriculture s'élèvent à "55 milliards DA, soit 14 milliards DA en 2001 et 41 milliards DA en 2009, alors que les dettes du secteur public ont dépassé les 150 milliards DA. Nacera C.