L'économie algérienne a enregistré "une croissance économique continue", estime le dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI), publié jeudi dernier à Washington. Selon l'aide mémoire des services du FMI pour la consultation, élaboré à la suite des résultats de sa commission qui a séjourné en octobre dernier a Alger, "la stabilité politique accrue et la position financière favorable de l'Algérie constituent une excellente opportunité pour réaliser une croissance élevée et réduire le chômage, tout en maintenant la stabilité macro-économique". Les experts du FMI signalent que les principaux défis pour l'Algérie sont d'assurer la gestion saine des ressources d'hydrocarbures et d'éviter que l'embellie de ces recettes n'affaiblisse la détermination d'accélérer la modernisation du secteur financier et les autres reformes structurelles nécessaires pour améliorer l'environnement des investissements. Ils recommandent pour cela de mettre notamment en oeuvre le programme économique du gouvernement d'une manière décisive, efficace et cohérente et de réaliser le pacte économique et social conclu pour la période 2006-2009. La croissance du PIB enregistrée pour l'année 2006 se situe au alentour de 3%, et pas à 4,5% comme il a été prévus. Selon le rapport du FMI, cette baisse est due à la baisse qu'ont enregistré les cours du pétrole, sachant que l'économie algérienne reste liée au secteur des hydrocarbures. L'expansion de l'activité hors secteur des hydrocarbures demeure tirée par l'impulsion budgétaire, notamment dans le secteur de la construction, mais aussi de l'agriculture. L'inflation est restée faible durant la première partie de l'année, mais a par la suite augmenté à cause de la hausse des produits alimentaires, de l'augmentation des salaires et des investissements publics. Grâce aux prix favorables sur le marché international du pétrole, l'excèdent du compte courant extérieur devait atteindre 24,5 % du PIB (21 % en 2005) et les réserves internationales s'élever à un niveau équivalent à deux années d'importations avec 70 milliards de dollars engrangés à fin septembre 2006. Le rapport signalent également qu'après les remboursements par anticipation auprès des clubs de Paris et Londres et des institutions multilatérales, la dette publique extérieure est passée de près de 17 % du PIB en 2005 à moins de 4,5 % en 2006. L'amélioration de la performance de l'administration fiscale aboutissant au maintien et à l'amélioration de la maîtrise des dépenses courantes, en dépit des augmentations des salaires de la Fonction publique et du seuil des pensions de retraite en juillet, et de la hausse sensible de l'investissement public. Sur cette base, le déficit primaire hors hydrocarbures devait passer de 33,5 % du PIB hors hydrocarbures en 2005 à environ 37,5 % en 2006, avec un excèdent budgétaire global de 12 % du PIB, selon le FMI, qui met aussi l'accent sur les progrès réalisés dans divers secteurs et domaines, notamment dans la poursuite des reformes structurelles. Sur les perspectives économiques pour la période 2007-2011, il estime que sur la base des projections de maintien des prix du pétrole à un niveau d'environ 60 dollars, "la position extérieure de l'Algérie restera très favorable à moyen terme", avec des exportations annuelles tournant autour de 55 milliards de dollars, avec "une croissance soutenue" grâce aux retombées attendues de l'exécution progressive des programmes d'investissement de l'Etat. Les rédacteurs qui analysent les différentes politiques mises en place pour dynamiser l'économie algérienne et lui permettre d'exploiter favorablement ses atouts en la mettant aux normes et standards régissant les échanges internationaux, formulent certaines recommandations au plan des réformes (financière, bancaire, douanière...) et des politiques macro-économiques, notamment ce qui se rapporte a la gestion des recettes des hydrocarbures et les politiques budgétaire, salariale, monétaire et de taux de change.