Les marins du Syndicat des travailleurs corses (STC, nationaliste) de la Société nationale Corse-Méditerranée (SNCM) ont commencé hier une grève de 48 heures qui a entraîné la suspension de huit traversées entre la Corse et le continent, a-t-on appris auprès du STC et de la direction. Les revendications du STC portent sur l'emploi et l'organisation du travail à bord des navires, a affirmé Alain Mosconi, secrétaire national maritime du STC. La direction de la SNCM a un comportement totalement irresponsable, que ce soit en termes d'emploi ou d'organisation du travail à bord des navires. Le même responsable a ajouté que lundi ils ont retenu une discussions de six heures et ça n'a rien donné. " La situation est dégradée à un tel point qu'aujourd'hui, ce n'est plus tenable ", a-t-il dit, en précisant que la grève, qui a débuté mardi matin, sera achevée aujourd'hui. Par contre il déclare une possibilité de tenir une grève illimité, cela dans le cas où ils n'arriveront pas à obtenir des résultats satisfaisants d'ici le 19 du mois en cours ."Pour l'heure, c'est uniquement le STC qui fait grève, nous espérons que les autres syndicats nous soutiendront", a affirmé M. Mosconi précisant que son syndicat a remporté 31% de voix aux dernières élections professionnelles à la SNCM, la CGT étant le syndicat majoritaire. Huit traversées entre la Corse et le continent ont été suspendues mardi et mercredi du fait de la grève, a précisé la direction de la compagnie maritime. Tous les passagers ont été prévenus et se sont vus proposer trois solutions: reporter de 48 heures leur voyage ou avoir recours aux navires de la Compagnie méridionale de navigation (CMN), ou obtenir un remboursement complet. Selon la direction, les grévistes au nombre de 38 salariés sur les 500 que compte la SNCM, réclament une augmentation de salaire. Le STC, pour sa part, déplore des heures effectuées non payées, ainsi que le non remplacement à Bastia de cinq postes de travail (agents et un directeur général adjoint, parti il y a cinq mois). En outre, selon le STC, la convention collective comme le Code du travail font obligation à tout armateur de nourrir les personnels à bord, ce qui n'est pas le cas selon le syndicat pour les marins corses quand ils font escale à Marseille. Mosconi a souligné, depuis que Veolia a repris la SNCM, c'est le premier gros conflit. Par ailleurs, il dénonce aussi l'attitude du gouvernement. L'organisation du service public (de continuité territoriale) est toujours de sa responsabilité, a-t-il ajouté. La SNCM, auparavant compagnie publique, a été privatisée au printemps 2006, avec l'entrée dans le capital de Veolia Transport et de Butler Capital Partners. Le groupe Veolia détient 66% du capital, l'Etat (25%) et les salariés (9%). La SNCM emploie un peu moins de 2.100 salariés dont 1.409 navigants. Concernant la traversée Marseille-Alger, prévue mardi matin, a également été annulée. Les 270 voyageurs ont tous été pris en charge, logés et effectueront la traversée jeudi matin à bord du Casanova, a précisé la direction. Ouzna Mesroua