Le trafic maritime était interrompu et l'essence commençait à manquer hier en Corse, pratiquement coupée du continent depuis le durcissement du conflit à la SNCM. Pour la troisième journée consécutive, aucun bateau n'a relié l'île au continent. L'approvisionnement en essence a été rationné, les stations-service n'étant approvisionnées que sporadiquement en raison du blocage des dépôts pétroliers par les transporteurs. Plus de 80 camions se sont immobilisés à hauteur du rond-point de Furiani, près de Bastia (Haute-Corse), provoquant d'énormes embouteillages. Les manifestations de soutien aux salariés de la compagnie maritime en voie de privatisation et aux quatre marins du Syndicat des travailleurs corses (STC) interpellés après le détournement du ferry Pascal-Paoli se sont intensifiées. L'un des derniers ports encore en service, celui de Bonifacio, a été bloqué hier à l'aube, interrompant les liaisons avec la Sardaigne. Les autorités locales estiment à près de 4 000 le nombre de vacanciers actuellement bloqués en Corse. Une délégation de transporteurs s'est rendue à la préfecture de Haute-Corse à Bastia pour réclamer le rétablissement rapide du trafic maritime. Les routiers estiment à plus de 200 le nombre de remorques bloquées sur les quais des ports continentaux. Par ailleurs, l'Assemblée de Corse a condamné le tir de roquette qui a visé jeudi soir la préfecture de région d'Ajaccio, qui a fait des dégâts mais pas de blessés.