Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a indiqué que le projet portant sur la nouvelle stratégie industrielle sera déployé de façon à être adapté avec les nouvelles mesures concernant l'investissement. INVITE d'une émission spéciale à la Radio nationale hier matin, le Premier ministre a tenu à préciser que la stratégie industrielle a fait beaucoup plus l'objet de communication que d'action et n'a jamais été adoptée en Conseil de ministres”. Selon lui “chaque équipe a son style, et je n'ai pas pour style de faire de la propagande”, a-t-il déclaré, ajoutant qu'«il a eu à prendre parfois des mesures qu'il n'a pas annoncées et qu'il a laissées fonctionner». Dans ce contexte, il a affirmé que la stratégie industrielle doit désormais être adaptée aux mesures prises par le chef de l'Etat que «j'ai commencés à mettre en oeuvre». Par ailleurs, il a précisé que la logique économique obéit à une seule sélection, qui se résume, au “plan de charges”. Pour le Premier ministre, les secteurs “sélectifs” en Algérie sont les secteurs du bâtiment, des travaux publics, ferroviaire, mécanique et le médicament. Il expliquera aussi que bâtir des stratégies, c'est réunir les conditions nécessaires pour que ce qui a été investi ne soit pas perdu. Dans ce sens, M. Ouyahia a souligné qu'il faut démarrer d'un constat socioéconomique à faire dans ce pays. Il s'agit, en premier lieu, de l'existence d'un secteur privé qui est porteur de beaucoup d'espoir en Algérie et qui doit se développer en s'imprégnant d'une culture d'entrepreneuriat et en se dotant de moyens nécessaires avec l'aide de l'Etat. En deuxième lieu, il y a un secteur public. A ce titre , il a annoncé que des mesures sont mises en oeuvre pour la modernisation de toutes les entreprises publiques viables dans le secteur du bâtiment, des travaux publics, l'agriculture et l'hydraulique, précisant que ces mesures sont appliquées depuis décembre dernier. Concernant le secteur du textile, il dira que si celui-ci ne peut pas faire face à l'invasion du textile chinois, lequel a pris le dessus en France et en Allemagne, «comment voulez-vous que cela soit possible chez nous», indiquera-til. Enfin, M. Ouyahia a affirmé qu'il y a des politiques de reconversion, puisqu' il y a des structures industrielles, un savoir-faire humain. A ce titre, il a donné l'exemple du complexe de Draâ Ben Khadda qui pourra, selon lui, se convertir grâce à sa maind'oeuvre industrielle, l'infrastructure, et enfin il y a des demandes multiples de création d'autres industries. Revenant aux mesures relatives à l'investissement étranger, le Premier ministre a cité un exemple par lequel l'Algérie a appris des leçons capitales. «Nous avons eu récemment une crise sur le gaz industriel qui a touché les hôpitaux, on a ouvert le capital de l'Entreprise nationale de gaz industriel (ENGI). C'était une entreprise qui exportait en Tunisie et qui couvrait le marché national, les hôpitaux et les industries de boissons gazeuses. On a ouvert son capital à 66% avec un partenaire allemand. Celui-ci a décidé, en violation de ce qui a été convenu dans le contrat, de ne pas investir et de commencer petit à petit à détruire la capacité de la production locale et à ramener des produits de l'extérieur. La conjoncture fait que le produit de l'extérieur pose problème en matière de coût. Mais ce qui m'effraie le plus c'est que l'Etat a deux cadres qui siègent dans le conseil d'administration au nom des 34% du capital qui appartiennent à l'Etat et se contentent de toucher leurs salaires». En tout cas, selon M. Ouyahia, il s'agit par ces mesures de freiner les importations et démontrer que l'Algérie n'est pas «un bazar». Interrogé sur l'impact de la crise économique mondiale, le Premier ministre a réaffirmé que la situation financière de l'Algérie lui permet de faire face à la crise pour encore 3 ou 4 ans. Toutefois, le vrai débat c'est de diversifier l'économie nationale et se libérer de la dépendance aux hydrocarbures. Il dira aussi que la crise financière touchera l'Algérie. Car, avec un baril de 35 à 40 dollars cela veut dire que les recettes vont être réduites et des questions se posent également sur le fait de savoir si nos partenaires vont continuer à acheter du pétrole. Nacera C.