Au cours d'un séminaire organisé par son département, portant sur le développement de l'industrie agroalimentaire dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie industrielle, le ministre de l'Industrie et la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar a révélé que le dossier portant stratégie industrielle a été remis au gouvernement en attendant que celui-ci tranche sur la question après les élections.Dans un document portant une synthèse sur la stratégie et politique de relance et de développement industriel remis à l'occasion de ce séminaire, il est indiqué que compte tenu de la taille de notre économie et de ses performances actuelles, l'attractivité de l'Algérie, comparativement aux autres pays de la région, reste encore à construire. D'autant que les IDE, en 2005, ne représentent que 4,9% du total de l'investissement (soit 1,1 milliard de US$) alors qu'ils en représentent 33,6% en Egypte, 53% en Jordanie et 22,1% au Maroc. S'agissant de la contribution des IDE à la croissance économique, il a été souligné que celle-ci peut être située au niveau du financement de l'investissement dans les activités à haute intensité capitalistique et du partage du risque, de l'apport et la diffusion des nouvelles technologies et l'amélioration des capacités managériales, et de l'accès au marché mondial et de la diversification des exportations.Dans ce sens, il est indiqué qu'en présence de contrainte de financement, l'investissement étranger peut être une source non négligeable de financement, notamment lorsqu'il s'agit de projets capitalistiques à vocation régionale. Cependant, pour les initiateurs de la stratégie industrielle, l'intérêt de l'IDE est plus largement dans sa contribution au transfert des technologies et l'amélioration des capacités d'innovations technologiques et organisationnelles. Dans ce sens, il est ajouté que l'appel à l'IDE est déterminant, car il permet de 'court-circuiter' les prérequis technologiques et les exigences organisationnelles que nous ne possédons pas encore. La même source ajoute qu'il est nécessaire de se doter d'une politique précise en matière d'IDE. Dans ce domaine, la nouvelle politique industrielle revêt trois dimensions. En premier, si l'IDE est incontestablement une source importante de compétitivité et de croissance, il ne peut cependant se substituer aux investissements nationaux. D'ailleurs, la politique d'attractivité des IDE et leur pérennité dépend de la capacité de l'économie nationale à mobiliser ses propres ressources et, de plus, les conditions qui favorisent l'investissement local sont en général celles-là même qui attirent l'investissement étranger. Deuxièmement, la diffusion technologique ne peut se réaliser sans un ancrage des IDE dans un cadre national et sur un tissu national riche et profitable aux deux acteurs (un partenariat gagnant gagnant). Cela revient, notamment, à assister et inciter par une politique active de l'Etat les entreprises nationales à développer des actions de partenariat avec des entreprises étrangères, favoriser fortement les contrats de sous-traitance entre les filiales des transnationales implantées dans le pays et les PME locales et permettre à ces dernières d'établir des liens avec les filiales et se forger au standard de la compétitivité et de la qualité de la production. Développer les liaisons aval principalement dans les secteurs à forte Intensité énergétique afin d'augmenter la densification industrielle et la valeur ajoutée économique des activités de première transformation et impliquer les entreprises étrangères dans les projets de formation à travers la promotion de programmes de formation dans les nouvelles techniques ou dans les nouveaux métiers. Et enfin des mesures immédiates sont préconisées afin d'améliorer l'attractivité de l'Algérie en terme d'IDE pour notamment tirer profit des vagues de délocalisation. Celles-ci sont relatives notamment à l'amélioration de l'environnement des affaires, au fonctionnement de L'Andi, aux procédures douanières, à la fiscalité et au marché du travail.Par ailleurs, l'implantation de zones de développement industriel intégrées et des possibilités de leur prolongement en pôles technologiques constituent un autre facteur puissant d'attraction des investissements. A rappeler, dans ce cadre, que le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia avait indiqué que le projet portant stratégie industrielle n'a jamais été adopté en Conseil des ministres et que celle-ci a fait plus dans la communication que dans l'action. C'est ainsi que ladite stratégie sera redéployée d'une manière à prendre en considération les nouvelles mesures relatives à l'investissement étranger et également en ce qui concerne le choix des secteurs, comme il l'a si bien dit Ouyahia "la sélection se fait dans l'économie sur la base de plan de charges", et enfin la modernisation des entreprises publiques faibles, une opération qui a commencé en décembre dernier. N. C.