Le gouvernement prend de plus en plus conscience de ce que les compétences algériennes établies à l'étranger peuvent donner à l'Algérie. Ils sont, en effet, des centaines de cadres algériens à faire le bonheur des universités et des entreprises étrangères à afficher leur disponibilité à faire profiter leur pays de leurs compétences, mais ils appellent les pouvoirs publics à prendre des mesures concrètes pour les y aider. C'est dans ce contexte qu'une délégation composée de 70 cadres et diplômés des grandes écoles françaises (Reage), se retrouvent depuis hier, au pays, à la rencontre de l'économie algérienne. Ce voyage d'étude, intitulé " entreprendre en Algérie 2009", au cœur de la nouvelle économie algérienne est une occasion d'échanger des idées sur les nouvelles technologies, la formation, la question du développement durable, le développement économique ainsi que le transfert des compétences dans le domaine de la recherche scientifique pour développer le secteur en Algérie qui enregistre un grand retard. Il est vrai que l'économie algérienne enregistre ces dernières années une forte croissance grâce à une stratégie économique diversifiée, une réduction de la dépendance des hydrocarbures mais également grâce au dynamisme du secteur privé. Dans cette perspective, et depuis les dernières années, les différents acteurs économiques algériens recherchent activement des compétences algériennes expérimentées afin de les accompagner dans leurs projets de développement humain et économique. Dans cette dynamique la création d'un contexte favorable et la réunion des conditions nécessaires pour inciter les compétences algériennes éparpillées un peu partout dans le monde à revenir, sera la première mission des autorités. Pour la plupart des chercheurs algériens, la meilleure manière de bénéficier des compétences nationales établies à l'étranger, est de s'inspirer de leurs connaissances et de leur savoir-faire en les impliquant dans l'encadrement des étudiants, la présentation de cours et la participation dans la réalisation de projets de recherche scientifique ainsi que les projets de développement. Un colloque a été d'ailleurs organisé en décembre dernier, par l'association des compétences algériennes, en collaboration avec la Forem, afin de tisser des liens entre la diaspora nationale établie à l'étranger et les entreprises algériennes, notamment les centres de recherche. Au temps de la mondialisation, la formation, la recherche et le développement sont des piliers importants dans le développement économique des nations, et l'Algérie a produit des centaines de milliers d'experts dans divers domaines, dont la majorité est malheureusement basée à l'étranger. Ceux-ci font le bonheur des centres de recherche et entreprises européennes, nord-américaines et des pays du Golfe. Ils sont estimés à plus de 100 000 cadres algériens à s'être établis à l'étranger. Parmi eux, pas moins de 1500 sont des chercheurs et experts de renom dans plusieurs domaines. Ce qu'il faut trouver en ce moment, c'est un cadre durable pour profiter de ce vaste potentiel d'experts algériens exerçant à l'étranger, ainsi que la réservation d'une partie des investissements pour des projets de recherche industrie-université. Lotfi C.