Ils sont des centaines de cadres algériens à faire le bonheur des universités et des entreprises étrangères à afficher leur disponibilité à faire profiter leur pays de leurs compétences, mais ils appellent les pouvoirs publics à prendre des mesures concrètes pour les y aider. Le discours creux adopté jusque-là n'a rien apporté. Leur appel trouvera-t-il enfin une oreille attentive ? Pour le Dr Djamel Tandjaoui, membre du Centre de recherche en information scientifique et technique (Cerist), la meilleure manière de bénéficier des compétences nationales établies à l'étranger, est de s'inspirer de leurs connaissances et de leur savoir-faire en les impliquant dans l'encadrement des étudiants, la présentation de cours et la participation dans la réalisation de projets de recherche scientifique ainsi que les projets de développement. «L'idéal est de faire appel à nos compatriotes qui sont à l'étranger et leur proposer soit, d'assurer des cours ou d'encadrer des étudiants et les faire participer à des projets de recherche», a-t-il souligné. Il a expliqué que les chercheurs algériens résidant à l'étranger peuvent contribuer au développement de leur pays en assurant entre autres des cours à partir de leurs bureaux avec l'appui du Cerist pour assurer le transfert des communications vers les étudiants ciblés, à travers les supports technologiques dont dispose le Cerist. Le conférencier a affirmé qu'il est possible de bénéficier du savoir de ces élites à travers le système de télé-enseignement, lancé récemment par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Mené à hauteur de 80%, ce projet, rappelons-le, consiste à doter le pays d'une infrastructure de télé-enseignement qui connecte les universités et les centres universitaires entre eux. Le projet est articulé autour d'un réseau national intitulé «Réseau académique pour la recherche» et est composé de quatre pôles : Alger, Constantine, Ouargla et Oran, a rappelé le Dr Tandjaoui, précisant que le colloque des compétences algériennes établies à l'étranger constitue le premier contact du Cerist avec les chercheurs nationaux résidant à l'étranger. Le Dr Tandjaoui a, par ailleurs, émis le vœu du Cerist d'exploiter ladite plateforme et la rentabiliser par le concours de l'Association des compétences algériennes (ACA) qui pourrait être l'intermédiaire entre le Cerist et les chercheurs, relevant dans ce contexte le manque flagrant d'encadrement de haut niveau, particulièrement dans les spécialités préparatoires au doctorat. Le Cerist a l'intention de prendre part à l'université d'été en 2009 qui sera organisée par l'ACA, et de diffuser les cours et les suivre à travers le territoire national de manière interactive et spontanée, relevant l'importance d'établir une stratégie cohérente pour bénéficier du savoir des chercheurs, à travers la définition des spécialités en rapport avec les besoins exprimés par notre pays.