Afin de fixer cette passion pour l'espace grandiose des déserts, la fondation Déserts du monde, vient de publier un ouvrage absolument atypique. Poètes des déserts est le titre de ce livre qui donne ou redonne la parole à tout ceux qui ont évolué d'une façon ou d'une autre à une époque où à une autre dans cette immensité des sables et des vents. Plus de 35 poétesses et poètes, et poètes de 11 nationalités différentes, ont contribué à la confection de cet ouvrage dont la configuration ressemble, bizarrement, aux traditionnels ouvrages que publie chaque deux ans la fondation Boucebci. Le livre s'ouvre d'abord sur une introduction du ministre de l'Environnement et président de cette fondation, Chérif Rahmani. Le rédacteur de l'introduction vente tout le mérite de cet espace absolument épatant : " Le plus long des poèmes qui s'offre à la lecture de tous et que l'on peut lire sans effort dès qu'on parvient au voisinage de ses territoires est un poème de sable qui appelle au dépouillement et à la recherche de la solitude ; il porte un nom : désert ", écrit-il dans un texte qu'il intitule poétiquement : " Le plus long des poèmes a pour titre : Désert ". Dans Poètes des déserts l'on retrouve bien des auteurs connus surtout des poètes qui ont eu à écrire et à explorer le monde mystérieux de cet espace qui donne l'impression que le temps est suspendu. Précédé d'une mini biographie, c'est le célèbre poète antéislamique, Imru Oul -Qays, qui inaugure la liste de ces cinq écrivains mondialement connus, qui ont écrit et vécu dans le désert. Il y a, également, une référence à l'auteur français, Saint Exupery, qui a fait évoluer son personnage dans Le petit prince dans le monde du désert. Suivront alors quelques poèmes de certains poètes algériens dont la plupart ne sont pas connus en tant que tele, à l'exemple de Mohamed Abouda, qui excelle plutôt dans l'art de la photographie. Après une courte biographie l'on retrouve un texte qu'a signé ce photographe et qui s'intitule, Le Désert, trois fleurs évanouies. " Les rides du désert ont l'âge du dernier souffle de vent Je me sens vieux. Le paradis est en moi, un moment soudain. Impossible d'être. Le sable devient silence, défi. Pour le vent qui le pousse. Musique et silence se mêlent. L'espace est plénitude La paix muette " propose Mohand Abouda à la page 28 de cet ouvrage qui reprend ainsi non pas des poèmes frais mais plutôt datés et qui ont été réalisés, essentiellement, autour de la thématique du désert. Il n'y a, cependant, pas une vraie poésie qui titille par son rythme ou sa cadence dans ce livre qui se présente plutôt comme une sorte de long texte où l'on retrouve des bribes d'information autour des auteurs d'ici et de là-bas, ainsi que de rares textes qui sacralisent le désert. Dans un poème en prose intitulé La femme tatouée de l'écrivaine Leila Hamoutène, l'on peut lire : " Assis sur des poufs de cuir avachis, ils l'avaient vue arriver à l'extrémité de la place qu'ombre et lumière se disputaient et où, la matinée même, s'était déroulé le souk hebdomadaire, drainant toute la population valide de l'oasis et les nomades venus pour l'occasion… ". Poètes des déserts, un ouvrage né après différentes rencontres organisées entre poètes à Adrar et Timimoun, n'est pas un condensé de cette poésie pure et dure, mais plutôt une forme d'expression vis-à-vis de ce monde à part aussi fascinant que mystérieux, qu'est le désert.