Par Lyès Bensid Les dés sont jetés. Tous les yeux sont rivés sur la prochaine réunion du G20 à Londres. Il est clair qu'aujourd'hui la cohésion des rangs est impérative afin d'aboutir à une sortie de crise. Néanmoins, les signes avant-coureurs laissent perplexes quant à la prise de décisions susceptibles de rompre avec le système en place. Les chancelleries occidentales semblent s'être murées dans une logique guerrière, décochant les flèches sur les paradis fiscaux et s'obstinant à faire le procès du protectionnisme. Pourtant, c'est du système qu'on devrait faire le procès. Moscou semble en tout cas abonder dans ce sens et insiste sur la nécessité de réformer un système économique mondial “unipolaire” et en passe de devenir “obsolète”. Les responsables russes iront donc au G20 avec huit mesures qui suggèrent notamment l'adoption de normes macroéconomiques et budgétaires communes à tous les pays économiquement influents, ainsi que celle d'un cadre mondial pour la régulation et la supervision du système financier, comme par exemple ce qui touche aux agences de notation ou aux fonds spéculatifs. La Russie estime aussi que le nombre de monnaies servant de réserve dans les banques centrales doit être accru, et propose également la mise en place d'une “devise de réserve supranationale”, qui serait émise par les institutions financières internationales comme le FMI. Le Kremlin réclame enfin une conférence internationale “afin de trouver un accord sur les grandes lignes de la nouvelle architecture mondiale et permette d'adopter des conventions internationales sur un nouveau cadre de régulation financière mondial”. Reste à savoir quelle sera la réaction des membres du G20 et la prochaine réunion transcendera les déclarations de foi pour aboutir à des actions concrètes.