L'interwilayas des archs se réunira demain à Boudjelil (Béjaïa) pour formuler une réponse définitive au chef du gouvernement concernant l'amorce officielle du dialogue. En effet, les pouvoirs publics, qui ont entamé une prise en charge concrète des préalables des archs, urgent ces derniers à prendre position pour la mise en branle de ce processus. A ce titre, Ahmed Ouyahia, dans son dernier communiqué, a convié le mouvement «à constituer une délégation qui prendra langue avec (ses) services et à convenir avec (lui) pour fixer la date du lancement du dialogue». Faisant du règlement de la crise de Kabylie son cheval de Troie, Ouyahia est revenu à la charge jeudi dernier lors de la réunion du conseil national du RND, pour appeler solennellement les archs au dialogue dans une allocution intégralement en tamazight. Méticuleux dans leur jugement, les archs ont réservé un écho favorable à la profession de foi du chef du gouvernement. Un détail qui ne manque pas de nous renseigner sur la disposition des délégués à aller vers le dialogue et par ricochet, solutionner une crise qui dure depuis trente-deux mois. Ainsi, la Cadc, considéré, comme la locomotive des archs, réunie jeudi dernier à Tizi Rached, a mis les dernières touches à cette option. En effet, les coordinations de la wilaya de Tizi Ouzou ont pris la décision de constituer une délégation qui devra rencontrer Ouyahia pour vérifier de visu la véracité de ses intentions. Une démarche que la Cadc compte défendre farouchement à Boudjelil et lorsqu'on connaît le poids de cette coordination au sein de l'interwilayas, on imagine l'issue de ce conclave. Cela dit, cette soudaine embellie est de mise à travers les douze délégations qui ont pris part au 23e conclave qui s'est déroulé alternativement à l'Intht et à Azib-Ahmed (Tizi Ouzou). Ainsi, à Bouira où la cohésion des rangs et l'unité de la démarche semblent exemplaires, la Ccwb a déjà pris les devants en désignant Hakim Kacimi et Djaffer Abdeddou comme seuls et uniques interlocuteurs du pouvoir dans la perspective de la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur. Cet état de fait pourrait être appliqué à la position de la CIC Béjaïa dont la dernière réunion a débouché sur la réunification des rangs et surtout sur le retour de l'influent Ali Gherbi et du CSC El-Kseur dans le giron du mouvement. Tous ces éléments pourront être décodés comme des signes avant-coureurs de l'acceptation du mouvement à la énième sollicitation d'Ouyahia. En même temps, le conclave extraordinaire de Boudjelil abordera le volet du rejet de la présidentielle, pris par les archs comme gage de réserve pour se prémunir contre «toute tentative malveillante» du pouvoir lors de l'amorce du dialogue. Par ailleurs, l'aile anti-dialoguiste de la Cadc, incarnée par le groupe de Mechtras s'est réunie, hier, à Larbaâ Nath Irathen pour préparer «l'interwilayas-parallèle», prévue ce jeudi à Akbou (Béjaïa). Cette réunion, la première du genre des coordinations réfractaires au dialogue, mettra le cap sur le rejet de la présidentielle ainsi que sur la nécessité de se référer aux résolutions du conclave de Raffour qui stipulaient la prise en charge pleine et entière de six préalables du mouvement, à savoir le règlement du contentieux avec Sonelgaz, la cessation des poursuites judiciaires à l'encontre des délégués, la libération des détenus de Mekla et Kherrata, la réintégration des employés licenciés dans le cadre de leur activité dans le mouvement, l'amnistie fiscale pour les commerçants des régions atteintes par les événements du Printemps noir ainsi que la révocation des élus.