Une information loin d'être identique à la réalité du terrain est celle qui disait que " la Société nationale des hydrocarbures, Sonatrach a décidé de geler tous ses projets prévus dans les futures zones industrielles de Tiaret et Beni Saf en raison de la crise financière mondiale et de la baisse annoncée des revenus pétroliers de l'Algérie attendue durant les deux prochaines années". Sonatrach apparemment n'a jamais met " au placard " ses projets dans la pétrochimie et l'aluminium prévus dans ses deux futures zones industrielles. Contrairement à cette annonce erronée, démontrant, soit-disant, la mauvaise posture dans laquelle se trouve Sonatrach actuellement, le ministre de l'Energie, Chakib Khelil, a indiqué, mardi à Vienne, que le groupe pétrolier public algérien investira 63 milliards de dollars dans les cinq années à venir pour accroître ses capacités d'exportation. Le financement du prochain programme quinquennal 2009-2014 "pourra être réalisé sans problème" même avec les cours actuels du pétrole qui tournent autour des 40 dollars, a indiqué mardi à l'APS le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. "Ce programme (de 150 milliards de dollars) est élaboré sur la base d'un baril de pétrole de 37 dollars et pourra être réalisé sans problème", a assuré M. Khelil en réponse à la question de savoir si ce nouveau programme quinquennal pourrait être financé avec les ressources propres du pays alors que les prix du brut enregistrent des baisses. Le ministre s'exprimait depuis Vienne et a déclaré que "puisque les précédents programmes de relance et de soutien à l'économie (d'un coût global de 250 milliards de dollars) avaient pu être financés avec des prix de pétrole (pourtant) inférieurs aux cours actuels, je ne vois pas comment des cours de brut oscillant entre 40 et 50 dollars durant cette année pourraient créer des problèmes de financement", a-t-il souligné. Les prix mondiaux de pétrole entre 2000 et 2004 (années durant lesquelles avaient été lancés les précédents programmes de relance) variaient entre 20 et 30 dollars, rappelle-t-on. D'autant plus, a-t-il rappelé, "l'année 2008 a été la seule année où les prix du pétrole ont atteint ou dépassé les 100 dollars le baril, et ce en raison des conditions exceptionnelles dues notamment à la spéculation". Selon ses estimations, l'addition entre les cours de pétrole durant 2008 et la moyenne des prix allant entre 2000 et 2008 donne un prix moyen d'environ 50 dollars: ''c'est un prix raisonnable", observe-t-il. Il est clair qu'une menace d'un ralentissement des investissements est omniprésente, eu égard à la crise économique mondiale. Néanmoins, sonatrach demeure, jusqu'à l'heure, résistante et sereine. Pour confirmer la bonne santé de la société nationale, il nous suffit de rappeler que Sonatrach a conclu mercredi à Alger quatre contrats d'un montant global de 3 milliards de dollars avec plusieurs entreprises pour le développement du gisement d'hydrocarbures El Merk dans le sud algérien. Le premier contrat d'un montant de 2,266 milliards de dollars a été attribué à Petrofac (Grande-Bretagne) pour la réalisation des installations de traitement d'huile, condensat et récupération de GPL et intégration du système de télécommunication. Un deuxième contrat de réalisation des réseaux de collecte de desserte d'un montant de 673 millions de dollars a été confié au groupement ABB (Suisse)-SARPI (algéro-italienne) et PétroJet (Egypte). Un troisième contrat d'un montant de 99 millions de dollars a été attribué à l'entreprise publique algérienne Kahrif pour la réalisation du réseau de transport d'énergie électrique. Réunion des acteurs de l'industrie pétrolière à Vienne Cette rencontre a pu dévoilée l'inquiétude des acteurs de l'industrie pétrolière d'un recul des investissements, dû à la chute des prix du brut et aux incertitudes sur la demande. "Les prix actuels du pétrole menacent la viabilité même des investissements dans toute l'industrie. Nous avons tous entendu parler de suppressions de projets, de retards et d'annulations. Cela met en péril l'offre de brut", a déclaré le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), à l'ouverture d'un séminaire international sur l'énergie organisé par le cartel. "Nous avons besoin de prix plus élevés. Nous espérons voir un prix (du pétrole) raisonnable à partir duquel nous puissions investir" pour l'offre future, a-t-il ajouté."Un développement continu (des investissements) exige des prix du pétrole plus élevés que ceux que nous avons observés jusqu'à présent en 2009", a abondé Chakib Khelil. Ils s'inquiètent également de l'incertitude entourant le futur de la demande. "L'incertitude entourant les perspectives à long terme de demande va mettre en péril les investissements dans les capacités de production", a ainsi déclaré Gholam Hossein Nozari, le ministre iranien du pétrole. "La sécurité de la demande n'est pas très claire", lui a fait écho M. Khelil. Les producteurs de l'Opep estiment que ce niveau de prix ne permet pas d'assurer les investissements requis pour satisfaire la demande dans les années à venir. H Mohandi