La compagnie nationale des hydrocarbures annonce, cependant, le maintien de ses investissements estimés à 45 milliards de dollars. Il était sûrement dit que la crise financière mondiale, à travers la dégringolade des prix de l'or noir, aurait des conséquences sur l'économie nationale. «Les projets pétrochimiques, actuellement en cours, et qui n'ont pas encore fait l'objet d'une attribution, pourraient être gelés si les prix du pétrole continuent à baisser», a confié, sur les ondes de la Radio nationale, hier matin, le président-directeur général de Sonatrach. M.Mohamed Meziane, qui était l'invité de la Chaîne III, a cependant précisé que le programme d'investissement de 45 milliards de dollars, qui doit s'étaler entre 2008 et 2012, sera, malgré tout, maintenu. 66% de cette conséquente enveloppe financière seront consacrés au développement en amont des nouveaux champs pétroliers et gaziers algériens. Ces investissements, qui doivent être réalisés par la compagnie nationale des hydrocarbures (Sonatrach), verront probablement la participation de compagnies étrangères en leur qualité d'associées. Quels seront les projets qui risqueraient d'être gelés ou bien compromis dans le cas où la chute des prix du pétrole ne venait pas à être enrayée? «Parmi ces projets, figure la réalisation en partenariat entre Sonatrach et le consortium émirati Dubaï-Moubadala d'une usine d'aluminium d'une capacité de 700.000 tonnes à Béni Saf (extrême-ouest du pays)», a révélé sur les ondes de la Radio nationale, le président-directeur général de Sonatrach. M.Méziane n'a toutefois pas donné outre mesure plus de précisions. Tout l'avenir des projets de Sonatrach semble se jouer à la veille du rendez-vous crucial du 17 Décembre à Oran. La réunion extraordinaire des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole se tiendra ce jour-là. Il sera surtout question d'une nouvelle réduction de la production de l'Opep qui, apparemment, s'annonce «conséquente» si l'on se fie aux déclarations de son président en exercice. L'effondrement des cours mondiaux de l'or noir s'est traduit par une baisse des recettes pétrolières évaluées à 5 milliards de dollars depuis le mois de juillet, avait déclaré jeudi dernier Chakib Khelil. L'Algérie qui tablait sur 80 milliards de recettes pétrolières pour l'année 2008, a dû revoir ses comptes. Les recettes en devises attendues pour l'année en cours seraient beaucoup plus proches des 75 à 76 milliards de dollars, selon le ministre algérien de l'Energie et des Mines. Un chiffre qui dépasse de loin celui de l'année passée.