La filière oléiculture a été durement marginalisée ; il est temps de mettre en place une stratégie de développement nationale permettant son épanouissement, tel était le constat arrêté, hier, par les participants à la conférence-débat, organisée, aux Pins maritimes Safex à Alger, en prévision de la tenue, du premier forum méditerranéen de l'oléiculture (Oléomed), les 29 et le 30 mars prochain. En effet, en dépit de tous les efforts consentis, la filière a périclité. L'absence de toute politique étatique de redynamisation et de développement de cette filière constitue l'une des causes principales de ce déclin. Il est clair que notre pays possède un climat des plus propices à la culture de l'olivier. Les superficies occupées par l'olivier sont de l'ordre de plus de 300 000 ha, dont 32 millions d'oliviers. Cependant, et malgré la qualité physico-chimique et organoleptique, la production d'huile n'a atteint, pour l'exercice passé, que les 35 000 tonnes, et l'olive de table qu'à 80 000 tonnes. D'autant plus, le produit éprouve des difficultés à être consommé, tout d'abord, en interne et ensuite pour être exporté en tant que label. Pour le président du groupe de réflexion Filaha Innove, le Dr Amine Bensemmane, le développement de cette filière oléiculture est inéluctablement tributaire du degré d'implication du secteur de l'agro-indutriel. De son côté, Mahmoud Mendil, DG de l'institut technique de l'arboriculture fruitière et de la vigne, a indiqué qu'il est temps de revaloriser cette filière qui a tant était enfermée dans un "gueto", notamment en matière de communication. Par ailleurs, Mourad Bouattou, directeur marketing d'Ifri, quant à lui, a indiqué que le temps est venu de mettre en place une stratégie de développement, assise sur un plan d'action diable. Selon lui, multiplier les espaces de réflexion est toujours positif, mais le plus important, à l'heure actuelle, c'est de se mettre à l'action. Il propose à l'occasion la création de pôles d'activités, concernant la filière, à travers le territoire national. "Si nous ne pouvons pas aboutir le plus vite possible à créer une synergie entre les divers acteurs, nous allons subir des expériences négatives, notamment avec la mise en vigueur de l'adhésion de l'Algérie à la Zone arabe de libre-échange", a-t-il signalé. Pour ce qui est de la labellisation des produits, les professionnels ont été unanimes à dire que cette question doit être prise sérieusement en charge. Ils réclament le renforcement de laboratoires de contrôle de la qualité pour labelliser les produits et la multiplication des séances de dégustation. Il est également suggéré la modernisation des méthodes de cueillette et de stockage des olives qui permettront l'obtention d'un produit de qualité apte à l'importation de par sa conformité aux normes internationales en vigueur. A noter, en outre, que l'huile d'olive, est consommée pratiquement dans sa totalité dans les zones de production. Sa consommation, en Algérie, est à des taux déséquilibrés, selon les régions. La consommation de ce type d'huile pourrait doubler si l'Algérie mettra en place une politique de promotion, une meilleure organisation du secteur, et ce, en mettant en synergie les producteurs, les transformateurs et les commerçants. Il s'agit également de mettre en œuvre une politique adéquate de formation et de transfert de technologie ainsi qu'un renforcement du soutien financier à cette filière. H. Mohandi