La filière des fruits et légumes en Algérie est une branche à fort potentiel et peut constituer un sérieux concurrent sur le marché international. Il faudra promouvoir l'exportation des produits frais sur les marchés extérieurs, européens notamment, d'autant plus que l'aspect géographique s'y prête. C'est là l'objectif tracé par le deuxième Salon international des techniques de la filière fruits et légumes (LFL), qui ouvrira ses portes aujourd'hui sur le site de l'Algeria Business Center près du Palais des expositions des Pins maritimes, dédié, cette année, à la promotion de l'exportation des fruits et légumes algériens. Dans une conférence de presse animée, hier, en prévision de l'ouverture de ce salon, le président de la Chambre nationale de l'agriculture (CNA), M. Cherif Ould Hocine n'a pas mâché ses mots pour exprimer sa colère et celle des agriculteurs qu'il dit représenter face à la situation de diktat exercée par les intermédiaires qui alimentent, selon lui, la spéculation et augmentent les prix des produits agricoles."Il n'y a pas de perturbation dans la sphère de la production", a martelé le président de la CNA "les perturbations sont relevées au niveau de la distribution et de la commercialisation", a-t-il dit."Les pouvoirs publics doivent intervenir pour contrôler les marges bénéficiaires des intermédiaires et revendeurs", a fait valoir M. Ould Hocine. Quant à l'agriculteur, il n'a jamais cessé de produire, ajoute-t-il.Aujourd'hui, se réjouit le conférencier, on est au stade de réflexion pour promouvoir l'exportation des produits agricoles alors qu'il y a de cela quelques années, l'Algérie importait pratiquement tous les produits. Promouvoir donc l'exportation des fruits et légumes, notamment, est au cœur de cette bataille à l'exportation. D'où l'idée d'organiser des salons professionnels comme celui de la filière fruits et légumes. Après la réussite de sa première édition, cette seconde édition de LFL connaîtra un aménagement inédit jusque-là en Algérie : trois chapiteaux couvrant une superficie d'exposition de 9 000 m⊃2;, ainsi qu'une exposition extérieure. Ces espaces permettront d'accueillir environ 200 exposants. A noter, la mise en place de nombreux pavillons nationaux, ainsi qu'un pôle oléiculture et un espace dédié à la production des dattes.A propos des dattes, le président de la CNA a indiqué que durant l'exercice 2006, l'Algérie a exporté environs112 000 tonnes. Le dispositif du " couloir vert " mis en place pour faciliter les procédures bureaucratiques s'est avéré efficace. M. Ould Hocine dira mieux, il sera généralisé d'ici peu à l'ensemble des filières et produits agricoles destinés à l'exportation. Co-organisée par la Chambre nationale de l'agriculture (CNA) et une agence française spécialisée dans l'organisation des foires, en l'occurrence l'IEC, cette manifestation vise à œuvrer à la promotion de partenariats durables entre acteurs locaux et internationaux de la filière. Avec l'augmentation de la superficie d'exposition par rapport à la précédente édition, les organisateurs s'attendent à une "forte participation internationale" émanant de 14 pays étrangers et "une mobilisation plus importante des opérateurs algériens". A en croire les propos de M. Ould Hocine qui estime que "nous n'avons pas été jusque-là capables de travailler sur l'international", il faudra mettre les bouchées doubles et se conformer aux standards internationaux pour être concurrentiels sur le marché mondial. C'est un travail de longue haleine, souligne le conférencier, qui ne manquera pas de citer quelques exemples concernant les produits agricoles qu'exporte l'Algérie et qui sont très demandés sur les marchés extérieurs à l'image des dattes, des truffes ou encore des châtaignes. Afin de favoriser l'ouverture de l'économie sur le marché international, l'Algérie a mis en œuvre un plan de développement agricole dont l'objectif est de favoriser les échanges et l'investissement. Il est donc temps de voir ces investissements se concrétiser sur le terrain, notamment en ce qui concerne les activités de conditionnement, d'emballage et de calibrage afin de gérer la surproduction agricole.