En plus de la mise en place d'un nouveau programme quinquennal de 150 milliards dollars au titre des dépenses publiques, et qui accompagneront la mobilisation du capital privé national, et de l'investissement extérieur, le candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika entend engager les potentialités de l'Algérie dans la création de richesses économiques diversifiées, et ce pour une offre accrue d'emplois par tous les secteurs d'activités. Notons que plus de 123 milliards de dollars d'investissement ont été enregistrés entre 2004 et 2007. La part du budget de l'Etat y demeure dominante avec plus de 82 milliards de dollars d'investissements consommés sur la même période. Celle de l'investissement privé n'est cependant pas négligeable puisqu'elle a totalisé, sur la même période, 41 milliards dollars, dont 23 milliards dollars pour le secteur privé et le reste pour l'investissement étranger. 1 000 milliards DA pour la progression vers la sécurité alimentaire Commençant par l'agriculture, le candidat Bouteflika entend valoriser le potentiel de l'agriculture au service de l'indépendance alimentaire. A ce titre, il a souligné que le cadre législatif pour l'exploitation des terres publiques a été aménagé et sera finalisé. En outre, les agriculteurs et les éleveurs dont la dette a été rachetée par le Trésor public, recevront d'importants soutiens et encouragements pour moderniser et mécaniser les moyens d'exploitation et améliorer le niveau de la production pour réduire le déficit de la couverture des besoins alimentaires de la population. Les circuits de distribution des produits agricoles seront améliorés. Dans ce cadre, il prévoit de consacrer 1 000 milliards DA durant les cinq années à la progression vers la sécurité alimentaire du pays en encourager l'investissement national et étranger dans l'agriculture et l'élevage et dans l'industrie agroalimentaire, étant entendu qu'il devra satisfaire d'abord les besoins de notre marché. Remise à niveau des entreprises publiques viables Dans ce contexte, il est indiqué que la modernisation de l'agriculture ainsi que les programmes d'investissements publics dans les autres secteurs, notamment le bâtiment et les travaux publics ou l'hydraulique, offriront d'importants plans de charge pour la relance industrielles. A ce titre, le candidat Bouteflika s'engage à la remise à niveau des entreprises publiques viables et disposant d'un plan de charges. Il sera question de concours financiers qui leurs seront octroyés sous forme de crédits avantageux, pour leur redressement et la modernisation de leurs outils de production. Les partenaires étrangers disposés à participer à la modernisation de l' outil industriel seront associés. Il s'agit aussi de soutenir le développement de la pétrochimie, de l'exploitation minière, ainsi que la promotion des énergies nouvelles, le développement d'industries en aval, et la garantie de la sécurité énergétique du pays à long terme. A ce titre, il s'engage à la promotion de l'énergie solaire, ainsi que de l'énergie nucléaire à des fins exclusivement pacifiques. D'autre part, Bouteflika s'engage à poursuivre la modernisation des services, en accompagnement à l'investissement économique, dont le financement. C'est dans ce cadre que s'inscrit la création récente d'un fonds national d'investissement qui sera doté d'un capital public de 150 milliards DA et qui aura une capacité de financement de plus de 1 000 milliards DA durant les cinq prochaines années. D'autres mécanismes novateurs accompagneront le parachèvement de la réforme bancaire, dont des instruments de financement du leasing et du capital investissement et le développement du marché obligataire et la Bourse locale, avec les garanties requises contre toute activité spéculative et toute évasion de capitaux. La PME figure également dans le programme du candidat Bouteflika , avec comme objectif la création d'au moins 200 000 nouvelles PME durant les cinq prochaines années. A cet égard, des facilitations sont annoncées, dont l'accès au crédit dans le respect des critères légaux, notamment par une consolidation des mécanismes publics de garantie, le développement des capacités d'accompagnement aux entrepreneurs, avec un réseau institutionnel à travers les différentes wilayas et l'amélioration de la disponibilité du foncier industriel dans le cadre du régime de la concession, avec les multiples nouvelles zones industrielles qui se développeront le long des voies de communication. D'autre part, le développement de l'investissement dans les zones défavorisées ainsi que dans les wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux bénéficiera d'encouragements particuliers. Enfin, la clause préférentielle du code des marchés sera davantage appliquée au profit de l'entreprise locale, mais à qualité égale, dans le cadre des appels d'offres publics. Notons que le défi de la croissance économique, qui s'annonce très difficile vu les conséquences de la crise économique mondiale, reste un enjeu majeur pour le président qui sera élu le 9 avril. Dans ce cadre, le candidat Bouteflika, qui ne néglige pas les effets de cette crise, précise qu'il est indispensable de lutter contre le gaspillage tout en soulignant que "le marché national sera ouvert, mais on doit produire localement une partie de ses besoins et veillera à renforcer la mission de régulation économique de l'Etat et à préserver la balance des paiements". N. C.