Ayant longtemps souffert des images et des mots qu'elle a jugé " déformés, ravagée, transfigurés " par les médias occidentaux durant la décennie 90, l'Algérie voudrait reconstruire par ses propres mains et celles des pays africains son " vrai portrait". Le challenge a un prix : 5,14 milliards de DA ! C'est le montant dégagé pour lancer dès le 5 juillet prochain le deuxième Festival Panafricain d'Alger qui accueillera 1500 journalistes africains et 8000 hôtes parmi eux bien sûr des noms du monde de la Culture continentale mais aussi des politiques, des économistes etc…Les grandes lignes du processus des couvertures médiatiques qui seront visiblement non seulement forcées mais aussi fluides, ont été données lundi dernier lors d'une conférence de presse conjointement animée à l'hotel El Djazair par la ministre de la Culture, Khalida Toumi et le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Les deux ministres qui ont d'ores et déjà chargé les responsables de l'Anep, L'ENRS, l'ENTV de mettre en place toute la logistique pour faciliter l'accès à l'information et à ses outils, ont appelé les médias du continent à se mobiliser et à faire en sorte que cette manifestation singulière puisse offrir à l'Afrique et au monde, une meilleure image : " celle de la création et de la créativité, celle de la beauté et de l'originalité. " ont -il soutenu. Pouvoir immense donc qu'aurait cette presse continentale chargée de se concentrer du 05 au 20 juillet à Alger sur le côté jardin de cette Afrique blessée et d'en décrire toutes les espèces de fleurs qui y jaillissent. Télés radios et agences de presse, agences indépendantes de tout le continent (44 pays membres de l'Union africaine (UA) parmi 55 membres ont confirmé leur participation), seront présents pour raconter les fossiles, les archéologies, les récits fantastiques, les chansons d'amour, les livres roses, et le cinéma engagé du continent qui a depuis 20 ans perdu de sa ferveur à cause de l'absence des sources de financement ainsi que de tout espace favorable à l'émergence d'un vrai cinéma continental.Soit. Les deux ministres rappellent que l'objectif de ce volet médiatique est de " cerner, avec les premiers concernés, les potentialités et les besoins techniques nécessaires à une bonne couverture de l'événement - avant et pendant son déroulement - d'où l'intitulé de la rencontre " Médias-Afrique ". Mourad Medelci, situe d'emblée l'objectif à atteindre, celui précisément de " rassembler les forces médiatiques africaines pour les sensibiliser sur un événement d'envergure". Deuxième rencontre du genre après une première donnée le 02 mars dernier à la salle Frantz Fanon de Riadh El Feth, aux cotés du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, la ministre de la Culture est revenue sur le programme détaillé de cette rencontre. Un programme qui sera domiciléé dans la totalité des espaces culturels publics, dont la Safex, Riad El-Feth, la salle Atlas, le Mouggar, le TNA, le Théâtre de Verdure et dont " l'accès est gratuit, annonce la ministre " rappelant que l'opération n'est pas " commerciale ". Pas moins de 8 000 hôtes, dont des artistes, des invités d'honneur, des créateurs viendront à cette fête, et 2 500 parmi eux seront hébergés dans le village des artistes, construit depuis peu dans la commune de Zéralda qui a bénéficié de 70% du budget global de ce rendez- vous.Placé sous le signe de " La renaissance africaine ", cette manifestation sera l'occasion de rééditer 200 titres des grands auteurs africains ainsi que la réalisation d'un documentaire Panaf 2009. Les pics de ce rendez-vous seront incontestablement les spectacles que donneront les grands noms du lyrisme africain ainsi que les hommages rendus tout au long de cette rencontre aux écrivains et hommes de lettre ayant contribué à l'épanouissement du continent africain. Par ailleurs, en 15 jours, 300 spectacles seront donnés à Alger et aux alentours et les moments forts de ces spectacles auront lieu à l'est et à l'ouest du pays. Du théâtre, il y en aura aussi avec 27 pièces africaines et 14 pièces algériennes produites par les compagnies et les théâtres régionaux. Le volet cinéma comprendra à lui seul quatre documentaires algériens, 12 courts-métrages africains, des rétrospectives de films du continent, des projections d'œuvres ayant reçu des trophées au Fespaco, des colloques autour du 7e Art… Concernant le volet patrimoine, ce dernier sera étoffé avec des expos, des colloques, des installations Sahara, arts anciens et les 18 chefs d'œuvre du patrimoine immatériel africain. Le bal de ces festivités s'ouvrira le 5 juillet avec un méga concert au complexe olympique Mohamed Boudiaf. Yasmine Ben