Il y a toujours eu des litiges sur les taux de chômage, de précarité, d'exclusion sociale, et quand il y a litige, forcément les politiques de réintégration sociale et de solidarité nationale ne peuvent pas être ajustées à la hauteur des exigences. Il y a des chiffres que donnent les pouvoirs publics et il y a des chiffres que donnent les experts indépendants, comme il y en a également que donne l'opposition. Les taux donnés par les uns et les autres ne correspondent pas en fait, les écarts étant importants, ceux donnés par les pouvoirs publics étant les plus bas, les plus hauts par l'opposition, et pratiquement le milieu pour les experts qui veulent se libérer de la politisation de leurs estimations. Les statistiques ne seraient pas ainsi fiables, et l'on ne sait pas exactement à qui se fier. Quelle est la classe la plus touchée par le chômage, entre les ouvriers et les cadres ? Quelle inégalité de perspectives scolaires et sociales pour les enfants des différentes catégories sociales ? En l'absence de statistiques consensuelles, et surtout en l'absence de débats publics en la matière, le pays apparaît aux populations comme très stable. Les populations ne savent pas, ainsi, quel parti prendrait le mieux leurs préférences, d'autant qu'il ne leur apparaît pas que ceux-là se distinguent par des créneaux économiques et sociaux. Il y a alors une crise de la représentation politique. Pratiquement, tous les partis, sauf un, paraissent avoir le même programme économique si on se réfère à leurs objectifs qui sont largement généreux. A quelles réalités sociales renvoient les images des différentes catégories de travailleurs et quels écarts entre les revenus de toutes ces catégories ? N.B