C'est un fait établi: rares sont les feuilletons ou autres produits télévisuels qui convainquent par leur scénario. Le niveau de l'écriture est tellement exécrable que les différents téléfilms diffusés à longueur d'années sur notre petit écran donnent la nausée. Ingénieuse est peut-être l'idée de recycler les cinéastes et autres scénaristes dans des séminaires de formation. Depuis samedi dernier, un séminaire sur les ateliers d'écriture de scénario a été ouvert à l'hôtel El Djazaïr ex-saint Georges d'Alger. Ce rendez-vous didactique qui se poursuivra jusqu'au jeudi prochain, est organisé dans le but d'améliorer davantage les produits audiovisuels. Lors de son allocution d'ouverture, le directeur général de l'ENTV, Hamraoui Habib Chawki, a affirmé que si “ l'Egypte produisait 40 feuilletons par an et la Syrie entre 30 et 35, l'Algérie occupe la troisième place dans le monde arabe avec 25 feuilletons par an”, dira-t-il, en ajoutant qu' “aujourd'hui, on doit absolument aboutir à une production de qualité de manière à satisfaire le goût de nos publics. Selon lui les critiques qui nous sont adressées par les journalistes “ concernant la faiblesse des scénarios ne sont pas dénuées de fondement. Elles nous sont utiles et nous permettent d'aller de l'avant. Et l'écriture du scénario est l'un des problèmes de la dramaturgie algérienne” soutient-il encore. Une cinquantaine de participants issus pour la plupart de la télévision algérienne, dont des cinéastes, écrivains ou scénaristes, ont été répartis en deux ateliers. Le premier concerne “l'atelier d'écriture arabe” et est animé par le Syrien Samir Agha, professeur à l'université de Dubaï. Quand au second, il concerne “l'Atelier d'écriture en français” et est pris en charge par les Françaises Nathalie Vailloud et Nadine Lamari, professeurs d'université et scénaristes. Les deux ateliers auront pour autorité l'étude, l'analyse de différents genres de scénarios et des films en DVD. Outre l'aspect théorique définition des genres, narration-structure, développement narratif et dénouement, normes dramatiques, importance des dialogues, des décors et des costumes les participants auront des projections et des travaux pratiques. A l'évidence, cette initiative pédagogique de la commission de lecture et d'évaluation de l'ENTV ne peut qu'aller dans le sens d'une meilleure maîtrise de “cette feuille de route” de toute production audiovisuelle. Ce n'est pas la première fois que la télévisons algérienne engage ces cycles de formation rapide, pour valoriser davantage ses produits en perpétuelle compétition avec ceux des autres pays arabes. Il est clair que l'écriture d'un scénario n'est pas chose aisée. Il s'agit en fait de la transcription fidèle de tout ce que le spectateur verra à l'écran. C'est un outil de travail et en aucun cas un texte littéraire, car il s'agit de créer des images. Scène après scène, le scénario décrit les décors, les personnages et leurs actions et, bien entendu, on y trouve les dialogues. L'élaboration des scènes est l'avant-dernière étape dans le processus d'écriture du scénario, juste avant la création des dialogues. C'est aussi la plus longue, elle demande une précision d'orfèvre. C'est le passage délicat au cours duquel on aborde la “ matière ” qui sera visible à l'écran.