C'est une réforme économique radicale que propose la candidate à la présidentielle Louisa Hanoune. A commencer par corriger toutes les réformes engagées, dont la privatisation, les accords de partenariat, le dépôt des soldes en devises à l'étranger. Pour cette candidat, il s'agit en premier de décréter la souveraineté nationale entière sur les richesses naturelles (hydrocarbures, ressources hydriques, mines, télécommunications, etc.) et les biens de l'Etat. Toutefois, elle est pour le parachèvement des grands projets tracés dans le cadre du plan de la relance économique. La première urgence pour la candidate est de mandater le rapatriement des soldes en devises déposées à l'étranger, afin de les protéger de la crise économique mondiale et les utiliser dans le cadre de la politique économique nationale qui sera définie en fonction des besoins nationaux, de la nécessité de créer de la richesse renouvelable et des postes d'emploi permanents. Pour la mise en œuvre de cette politique, Hanoune propose le parachèvement du processus de la renationalisation des hydrocarbures et l'abrogation de toute les lois "injustes", notamment l'ordonnance 01/04 qui a légitimé la liquidation des entreprises publiques, par des décisions de privatisation et de fermeture de nos entreprises publiques la loi sur les mines promulguée en 2001, la loi sur les ressources en eau promulguée en 2005 et la nouvelle loi domaniale. Il s'agit également de la création d'un ministère de la Planification, la restitution des entreprises aux ministères de tutelle et la clarification des prérogatives de chaque ministère avec l'instauration de la règle de préférence nationale dans les grands projets et transactions publiques. Dans ce contexte, le programme de la candidate insiste sur la protection de la production nationale de l'invasion du produit étranger de marché, en révisant tout accord de partenariat qui expose le produit national à la disparition et "saigne le Trésor public comme le cas de l'accord d'association avec l'Union européenne". Selon Hanoune, il est urgent d'aller vers la renationalisation des entreprises et complexes, à l'instar du complexe sidérurgique d'El Hadjar. D'autre part, il est proposé l'élargissement des mesures visant à mettre fin à "la dilapidation" des ressources en devises en raison de leur transfert à l'étranger par les investisseurs étrangers, en imposant l'investissement de 30 % de leurs recettes dans notre pays en plus de l'acquittement de l'impôt. Il est évoqué aussi la constitutionnalisation de la consécration de la souveraineté nationale dans tout accord de partenariat avec des étrangers ou privés nationaux en octroyant au moins 51 % des actions à l'Etat, ce qui implique la révision de tous les accords de partenariat qui ont octroyé plus de 49 % aux étrangers, "tels que la session de 65 % des actions de la société nationale des gaz industriels (ENGI) à la société allemande, l'Inde ou le bradage de l'entreprise Alver au profit de la française Saint-Gobain". Dans ce sens, il est proposé la réouverture des entreprises fermées. D'autre part, Hanoune propose la révision des statuts des entreprises nationales stratégiques (Sonatrach, Sonelgaz, Naftal, les entreprises d'eau, les banques, Saïdal, Air Algérie, l'entreprise de navigation maritime, etc.), pour qu'elles retrouvent leur vocation première d'entreprises publiques appartenant à l'Etat et gérées exclusivement par l'Etat. Leila B.