La privatisation du Crédit Populaire d'Algérie (CPA), revient sur le devant de la scène. A en croire le dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI), sur le secteur bancaire algérien, l'Etat algérien demeure résolu à réduire son implication dans le secteur bancaire. De ce fait, la réactivation du processus de privatisation du CPA sera, selon le FMI, envisageable, dès que les conditions dans les marchés financiers internationaux se stabilisent. Reportée à maintes reprise en 2007 puis en 2008, la suspension de l'ouverture du capital du CPA a été, à cette époque, la première préoccupation des pouvoirs publics qui voulaient protéger le marché national des effets néfastes de la crise des "subprimes", puis de la tempête financière mondiale. D'autant que la majorité des banques, qui briguaient le CPA, se trouvaient dans une mauvaise posture, à l'image de la banque espagnole, Santander, et l'américaine, Citibank, qui étaient les premières banques à se retirer de la course. Puis il y a eu le scandale de la Société Générale, l'effondrement en Bourse des actions de la banque populaire Natixis, et le désengagement de BNP Paribas, ce qui plaçaient le processus de privatisation de la banque publique dans l'incertitude totale. "Nous relancerons cette opération lorsque nous aurons une transparence totale sur les comptes des partenaires éventuels de cette banque publique algérienne et sur leur stratégie", avait déclaré, à ce sujet, le premier argentier du pays, Karim Djoudi. Les réticences des pouvoirs publics, à propos de la reprise du processus de privatisation des banques publiques, étaient donc compréhensibles. Néanmoins, l'aggravation de la crise économique mondiale semblait hypothéquer les chances de relancer le processus. Le dernier rapport du FMI démontre le contraire, les pouvoirs publics étant résolus à mener l'opération d'ouverture du capital du CPA à terme. Néanmoins, les conditions et l'environnement légal actuels sont très loin de la situation qui prévalait lors du lancement du processus. En effet, l'ouverture du capital du CPA n'a pu être amorcé que lorsque les pouvoirs publics ont consenti une ouverture du capital du CPA à hauteur de 51%. Or, aujourd'hui, la possibilité d'accorder la majorité du capital de la banque au partenaire est compromise, vu que les pouvoirs publics ont récemment décidé d'un recentrage des politiques économiques et du cadre devant régir les investissements étrangers et le partenariat. Ainsi, les dernières instructions du Premier ministre énoncent clairement que tout projet de partenariat devra, à l'avenir, induire à répartition du capital grâce à laquelle l'actionnariat national serait majoritaire. Dans cette situation il semble bien que le processus mené jusqu'à présent soit totalement remis en cause et qu'on recourt à une nouvelle procédure. Aussi, les pouvoirs publics semblent avoir une vision plus précise des opérations en partenariat à nouer à l'avenir. Le gouvernement souhaite favoriser, selon les dires du ministre des Finances, Karim Djoudi, le financement de l'investissement et particulièrement des PME, à travers la création, via des partenariats banques publiques - banques étrangères, des filiales spécialisées en capital investissement et en leasing. Il s'agit pour le gouvernement d'exploiter l'excès de liquidités dont bénéficient les banques nationales à des fins de développement. Afin d'augmenter davantage les capacités en termes de fonds de crédit, le capital minimum des banques a été, en effet, substantiellement relevé en décembre 2008. Celui-ci passe de 2,5 milliards à 10 milliards de DA (100 millions d'euros) tandis que le capital minimum des établissements financiers et des succursales est porté de 500 millions à 3,5 milliards de DA. Aussi, et dans le cadre de la loi de finances pour 2009, les pouvoirs publics ont alloué pas moins de 50 milliards de dinars à la recapitalisation des banques publiques. Cette mesure, rappelons-le, est destinée à augmenter le capital des banques étatiques pour leur permettre de jouer un rôle plus actif dans le financement de l'économie. De nombreuses banques publiques se sont, en effet, tournées vers le financement d'investissements très lourds, notamment dans la pétrochimie et l'énergie électrique, à l'image du CPA et d'autres banques publiques comme la BEA, la BNA et la Cnep. Adnane Cherih