L'Agence internationale de l'Energie vient encore une fois de revoir à la baisse sa prévision de demande mondiale de pétrole d'un million de barils par jour, à 83,4 mbj, à cause de la dégradation du climat économique. Selon son rapport mensuel publié hier, l'AIE a baissé sa prévision de demande mondiale pétrolière d'un million de barils par jour par rapport au mois précédent, met-elle en avant dans son rapport mensuel et ce, en misant sur une contraction du PIB mondial de 1,4% cette année alors qu'elle espérait jusque là une croissance "modeste". La prévision pour 2009 est ainsi de à 83,4 mbj, la plus faible depuis 2004. Selon l'AIE, la demande mondiale enregistrerait sur un an un recul de 2,8% "proche" des niveaux de baisse du début des années 80. L'AIE évoque en outre le "consensus grandissant" selon lequel la reprise de la demande pétrolière mondiale sera "reportée" en 2010. La baisse de la prévision provient surtout d'une moindre demande attendue en Asie et en Europe. Du côté de l'offre, la structure du marché implique que l'offre va se réduire et que le cours du baril va atteindre près de 60 dollars d'ici la fin 2009. Les fonds spéculatifs commencent par ailleurs à nouveau à s'intéresser à ce secteur. "Je ne pense pas qu'ils vont réduire la production d'un seul baril (...) mais ce n'est pas grave car ils n'ont pas besoin de réduire encore" la production, souligne Mike Wittner de la Société Générale. Un changement d'optique s'est opéré au sein de l'organisation lorsque le brut léger américain, tombé à 32,40 dollars en décembre, est remonté à 50 dollars, un niveau de plus en plus considéré comme un compromis acceptable entre les besoins des producteurs et ceux des consommateurs confrontés à la récession. Au début de l'année, les membres de l'Opep avaient évoqué l'idée d'une application à 100% des baisses de production. Après la réunion de l'organisation en mars, certains estimaient encore qu'un taux de conformité de 95% était envisageable et un baril à 75 dollars était considéré comme un cours acceptable. Pour ce qui est de la situation des marchés, il faut savoir que ces derniers étaient fermés hier annonçant un week-end de trois jours. Il faut savoir néanmoins, que le baril de pétrole s'est adjugé plus de deux dollars jeudi. Les cours ont été soutenus par la forte hausse à Wall Street, tirée par les résultats largement supérieurs aux attentes de la banque Wells Fargo, et par l'annonce d'un nouveau plan de relance au Japon. A la clôture du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" a ainsi pris 2,86 dollars à 52,24 dollars. Sur l'InterContinental Exchange (ICE), le Brent de la mer du nord a gagné 2,47 dollars, à 54,06 dollars le baril.Mercredi, les cours avaient déjà progressé après la publication des chiffres hebdomadaires des stocks pétroliers américains. Les réserves de brut, dont le niveau n'avait plus été aussi élevé depuis 1993, ont progressé moins fortement que prévu. Et la baisse stocks de produits distillés a été bien plus importante qu'anticipé. Autre nouvelle bien reçue: pour la troisième semaine d'affilée, le niveau des stocks à Cushing (Oklahoma, sud des Etats-Unis), principal lieu d'entreposage du pétrole échangé à New York, a reculé. Samira G.