Bien que les estimations indiquent que les biens et les services issus des écosystèmes marins génèrent plus de 20 billions de dollars américains au niveau mondial, la valeur de ces derniers reste largement sous-estimée. De son côté, la Banque mondiale aide actuellement plusieurs pays à développer des systèmes pour quantifier la valeur des écosystèmes marins. Selon la déclaration de M. James Warren Evans, directeur du département Environnement de la Banque mondiale, même approximatifs, des chiffres sur ces services peuvent sensibiliser les gouvernements, le secteur privé et les institutions internationales quant à la nécessité d'investir dans la gestion durable, la protection et la restauration de tels services. On ajoutera que la Banque mondiale aide actuellement les dirigeants à évaluer ces services de manière quantifiable. C'est pourquoi de nombreux pays élaborent des systèmes de paiement pour des services environnementaux (PSE) qui correspondent à des coûts qui ne figurent habituellement pas sur une feuille de bilan. Dans le cadre d'un système PSE, les bénéficiaires d'un service issu d'un écosystème indemnisent les gérants de cet écosystème afin d'assurer la viabilité de la prestation de service. En montrant les liens qui existent entre une gestion durable des ressources côtières et la résilience sociale et écologique face au changement climatique, la Banque mondiale contribue à créer une mobilisation politique. Celle-ci est nécessaire pour encourager les pays à investir, dès maintenant, dans la protection de leur capital naturel afin d'éviter que la politique future ne soit entachée de regret, déclare Mme Marea Hatziolos, éditrice technique de la publication Environment Matters et cadre expert environnementaliste au sein de la Banque mondiale. Il est clair que la pêche est une activité vivrière et économique importante pour le monde entier. Mais ce qui est désolant, c'est que soumis à une forte pression humaine et naturelle, les écosystèmes marins côtiers sont aujourd'hui gravement menacés. On peut citer les facteurs de pression suivants, à commencer par le développement intensif du tourisme, la croissance démographique rapide, la surexploitation des mers et des mangroves ainsi que le blanchissement corallien ayant des causes diverses, dont notamment le changement climatique. Selon Environment Matters, les biens et les services issus des écosystèmes marins et côtiers génèrent plus de 20 billions de dollars américains au niveau mondial, soit plus du tiers du produit mondial brut. On soulignera qu'en Inde, des mangroves servaient de bouclier. Au cours du tsunami de 2004, elles ont essuyé le plus fort du raz de marée, épargnant ainsi les vies et les biens des communautés de pêcheurs, souvent pauvres, du littoral. On citera aussi un autre exemple, celui des zones humides méditerranéennes qui assurent des fonctions fondamentales pour les populations riches et pauvres ; elles permettent notamment la purification de l'eau, la réduction des apports en nutriments, l'utilisation de bassins de sédimentation, la gestion des inondations et la prévention de l'érosion du littoral. Il est important de souligner un point très important, c'est que pour de nombreux pays en développement, et particulièrement les petits Etats insulaires, le tourisme côtier constitue une source majeure de revenus en devises étrangères. Mais malheureusement, les choses ne vont pas toujours comme il le faut et comme on dit, l'homme s'autodétruit. Selon les statistiques 16 % des récifs coralliens de la planète ont disparu suite au blanchissement massif des coraux lié au phénomène El Niño en 1997. D'autre part, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture déclare que 20 % des mangroves de la planète ont disparu entre 1980 et 2005, ce qui est vraiment alarmant. Saâdia A.