La prochaine réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) prévue le 28 mai prochain à Vienne se solderait-elle par une nouvelle baisse de la production. Si rien ne semble se confirmer, une possible nouvelle baisse de la production semble se profiler. Dans ce sens, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil a indiqué samedi à Oran que si l'Opep ne réajuste pas l'offre, les producteurs prendraient de gros risques. " Vu la conjoncture, ne pas prendre de tels risques ", a-t-il indiqué. Cette indication du ministre semble aller dans le même sens que les dernières déclarations du représentant de l'Iran au sein de l'organisation pétrolière, M. Mohammad Ali Khatibi qui a estimé la semaine dernière que l'Opep pourrait décider d'une baisse de son offre lors de sa prochaine réunion en mai, en cas d'une nouvelle contraction de la demande. "Si la demande baisse d'ici la réunion de l'Opep, la possibilité pour une baisse de la production de l'Opep existe", a déclaré M. Khatibi, dans un entretien publié lundi dernier par le quotidien Hamshahri. Il faut savoir que la conjoncture actuelle ne pousse nullement à l'optimisme. Chose qui a poussé M. Khelil à penser que le maintien des cours du pétrole à un certain niveau n'est que conjoncturel. On suppose ainsi que le ministre n'écarte pas la possibilité d'une chute brutale des cours du brut. Dans ce sens, M. Khelil considère que la crise économique mondiale est profonde et n'est pas résolue dans le fond. " La crise a un impact sur la demande de pétrole… malgré cela nous constatons que les prix se maintiennent à un certain niveau, est-ce que c'est conjoncturel ou parce que c'est par rapport à l'évolution de la Bourse ", a indiqué le ministre. Notons aussi, qu'en l'absence de réels signes de reprise de l'économie mondiale, les prévisions sur la demande mondiale de pétrole restent moroses. Selon le dernier rapport de l'Opep, la demande mondiale de pétrole diminue plus fortement qu'on ne le pensait, la récession grevant la consommation et pesant sur les cours, constate l'Opep. Le cartel estime que la demande diminuera de 1,37 million de barils par jour (bpj) en 2009, à 84,2 millions bpj en moyenne. Avant l'Opep, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et l'Administration des Etats-Unis d'information sur l'énergie (EIA) avaient elles aussi revu leurs prévisions à la baisse. La demande diminue particulièrement au sein de l'OCDE mais la récession freine également la demande jadis très nourrie des nouvelles puissances économiques que sont la Chine ou l'Inde. La croissance de la demande des pays en dehors de l'OCDE a chuté de 90%, observe encore l'Opep, et n'augmenterait plus que de 200.000 bpj en 2009. L'Opep s'est engagé à réduire sa production de 4,2 millions bpj depuis septembre dernier. Selon des données Reuters fondées sur les statistiques de l'Opep, la réduction est observée à hauteur de 83%. Le cartel a fait savoir que sa production avait été de 27,9 millions bpj en mars, en baisse de 145.000 bpj par rapport à février. "Une surveillance vigilante s'impose pour évaluer l'évolution probable du second semestre et son impact sur la stabilité du marché", lit-on dans le rapport de l'Opep. "Dans les mois qui viennent, le marché restera sans doute soumis à la pression des incertitudes économiques, de la dégradation de la demande et d'une offre nettement excédentaire". Samira G.