Le tribunal criminel près la cour de Blida a auditionné, hier, comme témoin, M. Maâmar Djebbour, ex-directeur chargé du sponsoring au sein de la direction des sports groupe Khalifa. Il dira, en premier, n'avoir pas reçu de convocation et il est venu de son propre chef et qu'il a appris sa convocation par la presse. La présidente de l'audience lui demandera comment il a pu rejoindre le groupe Khalifa. "Je connaissais Rafik depuis le lycée et je l'ai perdu de vue. Le jour où on s'est retrouvé, il m'a proposé de rejoindre son groupe", répondra-t-il. La magistrate le relancera à propos de la façon dont il a pu concilier son travail chez Khalifa avec son travail de journaliste à la radio algérienne. "J'ai demandé un congé d'une année et la radio ne savais rien pour mon deuxième travail ; et puis voilà je n'ai pas demandé une autorisation auprès de la radio", dira le témoin. Mme Brahimi l'interrogera sur son salaire à la direction des sports du groupe Khalifa. "Je touchais 150 000 DA", répondra le témoin. C'est ainsi qu'elle lui demande quelle était la fonction d'Ighil Meziane. Il souligne que "Ighil était un collègue et il occupait le poste de consultant auprès de la direction des sports, c'est ainsi qu'on ne l'a présenté". La magistrate lui demande s'il avait signé un contrat pour son recrutement et s'il avait un compte à la banque Khalifa. "Oui, effectivement j'avais un contrat avec eux et j'avais même un compte à l'agence de Chéraga", avoue-t-il, avant d'ajouter qu'en "Août 2002 Moumen Khalifa m'a demandé de rejoindre l'équipe de KTV, et c'est comme ça que j'ai fait une mise en disponibilité de 6 mois de ma fonction de directeur des sports et c'est M. Moukadem qui m'a remplacé". La juge lui demande où il a habité une fois en France le poste qu'il occupait et combien il touchait. "J'étais hébergé à l'hôtel, dans l'avenue Holiday ; j'animais presque toutes les émissions pour un salaire de 3500 euros et c'est Moumen qui me remettait l'argent en main propre". "Vous ne trouviez pas ça anormal ?" Rétorqua la présidente. Le témoin avoue qu'il était en situation irrégulière et j'attendais que les choses se régularisent. De son côté le procureur général demandera au témoin de raconter les détails de la fête organisée à Cannes pour le lancement de KTV. Le journaliste de la Radio algérienne rétorque en disant que "c'était une conférence de presse". Il ajoute également que "lors de cette conférence de presse des enveloppes contenant des sommes d'argent d'un montant de 5000 FF ont été distribuées par M. Rachid Hassas au profit des journalistes présents tel que Mohamed Haouchine, Benyoussef Ben Ouadiya et Yacine Bourouila". La juge interrompt le témoin en lui demandant s'il n'a pas trouvé cette situation un peu particulière et s'il n'en a pas parlé avec le P-DG. "Non, je n'ai jamais parlé avec lui sur ce sujet", répondra-t-il. La magistrate poursuit son interrogatoire en demandant au témoin s'il savait que l'argent du sponsoring provenait d'El Khalifa Bank. Il indique : "j'ai cru que c'était les bénéfices de la banque après exploitation de l'argent des clients et jamais je n'ai pensé que c'était l'argent des déposants". Elle lui demanda par la suite s'il avait une voiture et de quelle marque. "Oui, j'avais une Toyota Yaris et un portable et je les ai rendus au liquidateur en 2003", dit-il. Maître Meziane lui demande quel était le coût global des contrats de sponsoring et quels étaient les clubs les mieux sponsorisés. Il répond que "les contrats s'élevaient à 50 milliards de centimes et il y avait 4 clubs bien sponsorisés : le MCA, la JSK, l'USMA et le CRB. Concernant le NAHD on ne peut pas l'appeler contrat de sponsoring mais c'est plutôt un parrainage". Sur ce, Mme Fatiha Brahimi appela M. Daoud Sahbi, ex DG de l'Entreprise national du Forage (Enafor), dont Sonatrach est actionnaire à 51%, accusé pour corruption et abus de pouvoir ainsi que perception illicite d'avantages. L'accusé qu'Enafor avait des placements à la BEA d'Alger d'un montant de 300 milliards de centimes avant de faire un placement à El Khalifa Bank de l'ordre de 100 milliards de centimes pour un taux d'intérêt de 11%. Il qualifiera cela comme "un acte de gestion qui ne nécessite pas d'informer la société mère". Sur ce, la magistrate lui demande s'ils ont bénéficié de quelques avantages. "L'entreprise a bénéficié d'un crédit d'un montant de 700 millions de dinars de la banque Khalifa agence de Chéraga avec un intérêt de 5,75%". Par ailleurs l'accusé avoue que "la banque Khalifa voulait avoir l'Enafor pour client au commerce extérieur", avant d'ajouter avoir "bénéficié d'une carte de voyage gratuit sur Khalifa Airways pour des déplacements professionnels". Dans l'après-midi, c'était au tour du PDG d'AGO, filiale de la Sonatrach, M. Réda Rahal, accusé de corruption et abus de pouvoir de passer à la barre. Celui-ci indiquera avoir fait un dépôt à terme de 300 millions de dinars à El-Khalifa Bank pour un taux d'intérêt très avantageux. L'accusé avouera avoir bénéficié de cartes de voyage gratuites Khalifa Airways. Par la suite, Berbar Ahmed, membre de la mutuelle des travailleurs des PTT, accusé de corruption et d'abus de pouvoir passera à la basse. Celui-ci indiquera que la mutuelle a effectué un dépôt à terme de 8 milliards de centimes dans la banque Khalifa pour une durée de 10 ans avec un taux d'intérêt de 12%.