Raflant 90,23 % des suffrages exprimés, lors de l'élection présidentielle du 9 avril, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika a prêté serment, hier, au Palais des nations à Alger et ce, en présence de tous les membres du gouvernement et les plus hauts responsables de l'Etat, ainsi que le corps diplomatique accrédité à Alger. Après la validation des résultats des élections par le Conseil constitutionnel, et conformément à l'article 75 de la Constitution qui stipule que "le président de la République prête serment devant le peuple en présence de toutes les hautes instances de la nation, dans la semaine qui suit son élection", le président de la République, la main droite sur le Coran, prononçant les termes du serment prévu par l'article 76 de la Constitution, a entamé son troisième quinquennat. Suivant la loi fondamentale du pays, le chef de l'Etat est entré en fonction immédiatement après sa prestation de serment. A ce propos, dans un discours à l'occasion de la cérémonie d'investiture au Palais des nations, le président de la République réélu pour la troisième fois, s'est dit mûr à assumer tous ses engagements, et à continuer d'agir dans la seule perspective des intérêts supérieurs de la nation. "Je veux rassurer toutes les Algériennes et tous les Algériens de ma détermination à continuer d'agir dans la seule perspective des intérêts supérieurs de la nation et, dans ce cadre, de ma disponibilité à associer à la gestion publique toutes les forces vives de la nation". Dans cette perspective, l'Algérie, a-t-il souligné, "a besoin de toutes les compétences qu'elle recèle, de tous les dévouements et de toutes les énergies laborieuses". Pour le président de la République, le rassemblement de ces ressources et la mise en place des conditions d'expression de toutes leurs potentialités, sont autant d' "exigences cardinales" de la politique nationale qu'il a mise en œuvre. De grands chantiers "Les défis que nous devons relever sont immenses, mais le peuple algérien a prouvé que lorsqu'il est uni et mobilisé, il est capable de tous les prodiges", a-t-il estimé. De grands chantiers attendent des réponses et des solutions immédiates de la part du nouveau locataire d'El Mouradia. La réconciliation nationale, le dossier des investissements et les privatisations, la réforme de l'Etat, sont autant de dossiers qui sont sur le bureau du Président. S'agissant du volet sécurité, le Président va-t-il au bout du chemin en optant pour une "amnistie générale". Sur cette question pertinente, le chef de l'Etat a mis l'accent sur la nécessité d'approfondir la démarche de réconciliation nationale, une démarche, a-t-il dit, que le peuple algérien "a massivement soutenue et qui a permis le retour à la paix civile et devra, à l'avenir, contribuer essentiellement à raffermir la cohésion sociale et à garantir la pérennité de l'unité nationale". Il est à noter, dans ce sillage, que le Président a adressé des messages pour la repentance à l'égard des groupes terroristes résiduels activant toujours dans les maquis, en rejetant toute amnistie générale sans le consentement du peuple algérien. Cap sur la réforme Abordant le développement économique, et afin de rattraper les retards enregistrés, le président Bouteflika, tout en se disant " pleinement conscient " des difficultés que continuent de vivre des franges importantes de la société, s'est engagé à accorder la "haute priorité" à l'amélioration des conditions de vie des citoyens. Parallèlement à l'expression de la solidarité nationale à l'égard des catégories vulnérables, le logement, l'accès à l'eau, aux réseaux d'assainissement, à l'énergie, aux infrastructures sanitaires, notamment l'accélération de la modernisation des services publics, la rationalisation de leur organisation, l'optimisation de leur gestion sont autant d'objectifs que le président de la République compte veiller à mettre en œuvre principalement. "Notre peuple est en droit d'attendre que les immenses efforts qu'il a consentis pour la mise en place d'infrastructures de toute nature et des moyens de leur fonctionnement soient pleinement fructifiés", a-t-il expliqué. Pour ce faire, la batterie de réforme des structures et des missions de l'Etat sera accélérée avec comme objectif "une nouvelle répartition des pouvoirs publics fondée sur une décentralisation plus poussée". Cette décentralisation "qui devra être effective en mettant strictement en cohérence les missions assignées et les moyens dévolus, devra également prévenir les risques de dérives et s'accompagner d'une implication civique, large et responsable, donnant toute sa portée au contrôle populaire", a préconisé le chef de l'Etat. Des perspectives pour les jeunes S'agissant de l'insertion sociale, le président Bouteflika, qui a rappelé les différents dispositifs engagés dans ce sens, a promis de veiller "avec constance" à ce que "tous les moyens de l'action publique soient pleinement tendus vers la réalisation de cet objectif qui permettra l'insertion professionnelle de la très grande majorité de nos jeunes et dégager des perspectives concrètes pour tous". "Au-delà de l'emploi, les autres besoins de la jeunesse devront être pris en compte de manière plus soutenue par les pouvoirs publics", a-t-il promis. Le président Bouteflika s'est engagé, d'autre part, à intensifier la lutte contre la corruption, les pratiques du favoritisme et le passe-droit, estimant qu'il s'agit-là de "sources de frustration et de découragement", tout comme la corruption "dont les effets contribuent à saper gravement le sens et le goût de l'effort". Il a, dans ce sens, relevé le "rôle important" que la presse doit jouer dans la lutte contre ces fléaux. Compte tenu du rôle de la presse dans l'émancipation de la démocratie, le Président s'est engagé à protéger la liberté de la presse qui "sera pleinement respectée, l'Etat reste déterminé à agir pour faciliter davantage l'exercice et le développement de la profession ". Sur un autre chapitre, le chef de l'Etat a exhorté les instances judiciaires à jouer " pleinement " la mission qui leur est dévolue, rappelant que la réforme mise en oeuvre dans ce secteur, a permis de mettre en place les conditions d'une justice "plus professionnelle, plus impartiale et plus indépendante dans ses jugements, et plus rapide aussi dans son fonctionnement". Ces moyens "se traduiront, tout naturellement, à l'avenir, par un niveau d'exigence accru et une sévérité redoublée à l'égard des insuffisances et de tout manquement individuel à l'éthique qui doit animer les magistrats", a-t-il noté. Le rôle de l'Algérie sur la scène internationale a été, par ailleurs, évoqué par le président de la République qui a réaffirmé ses positions dans le monde arabe, en Afrique et dans le tiers monde et son appui à toutes les causes justes, notamment celles des peuples luttant pour leur liberté, comme le peuple sahraoui et le peuple palestinien. Pour rappel, 150 milliards de dollars est l'enveloppe dégagé par le président de la République pour le prochain programme quinquennal. Hamid Si Salem