Hier, les ministres des Affaires étrangères de la Méditerranée occidentale ont entamé, à Cordoue (Sud de l'Espagne), leur conférence ministérielle en session plénière, dans le cadre du dialogue des 5+5. Créé en 1990, ce forum informel a regroupé, d'une part, les cinq pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA) (Algérie, Tunisie, Maroc, Libye et Mauritanie), et d'autre part, les cinq pays du bassin occidental de la Méditerranée. Une conférence de presse sanctionnera les travaux de ce forum qui se tient, depuis hier, comme de coutume, à huis clos, pour présenter les conclusions de cette rencontre. Hormis les ministres français et italien, Bernard Kouchner et Franco Frattini qui étaient absents, selon les organisateurs, pour un problème d'agenda, tous les chefs de diplomatie des pays membres étaient présents à cette rencontre qui se tient pour la première fois en Espagne. La France est toutefois représentée par le Secrétaire général du Quai d'Orsay, Pierre Sellal, alors que l'Italie est représenté par le ministre d'Etat aux AE, Mme Stefania Craxi. Par ailleurs, lundi, les dix responsables, dont le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, ont eu un dîner de travail au cours duquel ils ont débattu notamment le volet politique de ce forum du dialogue. Selon des sources diplomatiques, les participants ont longuement évoqué le conflit du Proche-orient, à travers des échanges de vues, de la crise financière internationale ainsi que les voies et moyens de consolider la coopération entre les pays membres du dialogue. Effectivement, il faut noter que les pays du sud de la Méditerranée présentent une proposition crédible pour les entreprises européennes pour leur capacité d'atténuer les effets de la crise et de jouer le rôle de relais de croissance avec l'Europe. C'est du moins ce qui ressort d'une étude réalisée par le réseau méditerranéen "Anima". Selon cette étude, les pays du sud de la Méditerranée sont à la fois des relais de croissance et de production compétitifs soutenus par un système bancaire plutôt épargné par la crise. "En Allemagne, France, Italie ou Espagne notamment, qui peuvent peser chacun, selon les pays du Sud jusqu'à 30 % des importations, les habitudes commerciales pourraient contribuer à un rapprochement opportun des entreprises vers les pays du Sud", indique l'étude. En outre, même si les pays de la Méditerranée ne seront pas épargnés par les effets de la récession, le contexte économique de ces pays, qui sont aujourd'hui au milieu d'un processus de réformes importantes pour faire évoluer leurs économies vers des marchés ouverts pour le secteur privé et l'international, les place aujourd'hui dans une position favorable. Dans cette optique, l'étude ajoute que le secteur bancaire est en bonne santé. "Le système bancaire est donc en capacité de porter le développement des entreprises nationales et étrangères, à condition de le vouloir ou d'y être incité par les pouvoirs publics", poursuit la même étude. De plus, la conférence s'est tenue dans un contexte marqué par les conséquences et les impacts de l'agression israélienne contre le peuple palestinien de Ghaza, sur le processus de paix au Proche-Orient et sur les perspectives de coopération dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée (UPM). Aussi , en marge de cette conférence, M. Medelci rencontrera plusieurs de ses homologues des pays membres avec lesquels il s'entretiendra sur les relations bilatérales, de la promotion de la coopération et du dialogue politique entre l'Algérie et les pays du pourtour méditerranéen. Nassim I